Comment décrocher le label French Tech

Depuis le 1er février, les collectivités peuvent candidater pour obtenir le label "Metropole French Tech". Pour pouvoir concourir, l'écosystème numérique doit non seulement être déjà actif mais aussi participer au projet French Tech. Explications.
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La course au label « Metropole French Tech » est lancé. Montpellier s’est déjà officiellement déclarée candidate. Et des entrepreneurs commencent à faire des appels du pied à leur ville pour qu’elle se lance aussi. Dans un tweet, Guilhem Bertholet, patron lyonnais de l’agence de content marketing Invox a ainsi exhorté les autres dirigeants de la Capitale des Gaules à se mobiliser.
Ce label sera attribué à des collectivités particulièrement actives dans le numérique. Seules quelques métropoles devraient l'obtenir. Ensemble, elles formeront la French Tech, initiative financée dans le cadre du programme d’investissements d’avenir (PIA). Objectif affiché : favoriser la croissance des entreprises innovantes les plus prometteuses de ces territoires et les aider à se développer à l’international. Le label ne s’obtiendra que si l’ensemble des acteurs privés et publics du territoire sont impliqués dans la démarche. Voici plus précisément les conditions à remplir pour obtenir le précieux sésame.
Lyonnais, boostez l'écosystème web - changez vos avatars et covers FB #FrenchTech : http://t.co/FN82QNkWbl & http://t.co/yEmIBLJ96R !!
— Guilhem Bertholet (@guilhem) 6 Février 2014
Posséder un écosystème numérique existant et conséquent
Seules les métropoles ayant un nombre d’entreprises et d’acteurs du numérique suffisant accéderont au label « Metropole French Tech ». Une batterie d’indicateurs est demandée aux collectivités pour mesurer la taille et le dynamisme de leur écosystème dans le temps. Doit ainsi être mis en lumière le nombre d’initiatives locales pour animer cet écosystème, que ce soit des salons professionnels ou des structures pour les aider comme le réseau des Cantines, les incubateurs et les programmes d’accélération privés et publics.
Mais il s’agit essentiellement de lister les entreprises liées au numérique implantées sur le territoire quelle que soit leur taille, en précisant leur chiffre d’affairse et le nombre de leurs salariés. Un focus particulier est fait sur les startups. Plus précisément sur le nombre de création de structures innovantes et sur le montant des levées de fonds réalisées ces trois dernières années.
Pour incarner l’écosystème à l’international, les métropoles vont aussi devoir présenter dix startups ou entreprises en forte croissance et dix entrepreneurs privés actifs en termes de mentorat ou d’investissement.
Bâtir une stratégie de développement à trois et dix ans
« Si l’économie numérique évolue elle-même extrêmement vite, l’évolution de ses conditions de production (écosystème, capital-investissement, infrastructure, concentration des facteurs de production, etc.) nécessite un temps plus long » précise le cahier des charges du label « Métropole French Tech » à télécharger sur le portail du ministère du redressement productif).
Du coup, les collectivités vont devoir présenter leur stratégie de développement du numérique à trois et dix ans. Il s’agit typiquement de répondre à des questions concernant les infrastructures et les acteurs de l’écosystème, leur évolution, leur positionnement, leur localisation ainsi que leur financement. Cette stratégie sera finalisée avec les équipes de la mission French Tech pendant l’année suivant le dépôt du dossier de candidature.
Mobiliser les acteurs publics et privés du territoire
Un partenariat devra être noué avec au moins une structure liée à la formation. Les entreprises innovantes en forte croissance ont des besoins en compétences parfois difficiles à satisfaire, que ce soit au niveau du marketing, du design ou du développement logiciel. Un effort devra être accompli tant au niveau de la formation initiale que de la formation continue.
La métropole devra aussi s’entourer de partenaires publics tels que Bpifrance, les pôles de compétitivité ou des laboratoires de recherche, et privés comme des entreprises, des entrepreneurs, des investisseurs, des banques ou des accélérateurs.
Les programmes d’accélération ont une place de choix dans le processus de labellisation. Ils visent à aider les startups à se développer plus rapidement. Au moins un programme devra démarrer la première année de la labellisation. Les acteurs du projet s’engageront à mettre en œuvre les autres dans les trois ans. Via Bpifrance, une partie des 200 millions d’euros des investissements d’avenir prévus pour la French Tech ira à ces accélérateurs dont certains dédiés à l’accompagnement des entreprises à l’international.
Les métropoles French Tech devront à la fois attirer les startups et les investisseurs étrangers et, dans l'autre sens, à aider les startups à s’étendre hors de nos frontières. Que ce soit en organisant des événements d’envergure internationale ou en nouant des partenariats avec des grandes entreprises ou avec d’autres pays.
Au final, l’objectif est de favoriser l’accès aux capitaux, aux retours d’expérience, aux compétences, aux technologies et aux marchés français et étrangers de nos futurs champions numériques.
Prévoir une gouvernance stable dans la durée et cohérente avec l'existant
Pour faciliter les prises de décision, les métropoles sont invitées à définir la gouvernance du projet en tenant compte des structures existantes. La place des acteurs privés dans la gouvernance devra par exemple être clairement précisée. A terme, un "bâtiment totem" devra incarner l’action French Tech de la métropole. Il servira notamment à héberger certaines entreprises, offrir des espaces de co-working ou former au numérique et à l’entrepreneuriat. Les acteurs du programme seront encouragés à se concentrer dans une zone géographique choisie pour son attractivité.
Si vous êtes une collectivité il ne vous reste plus qu’à postuler, et si vous être un entrepreneur dans le numérique vous avez tout intérêt à motiver vos interlocuteurs du secteur public pour déposer des dossiers. Attention, si deux collectivités de la même zone urbaine déposent un dossier en même temps, cela invalidera les deux candidatures. Il est plus que temps de penser collectif.
