Comment Open Text s’engouffre (tardivement) dans la gestion de processus

Pour sa grand-messe française, le spécialiste de la gestion de contenu a rappelé combien le BPM est devenu pour lui une priorité. Un domaine que ses concurrents directs ont déjà largement investi.
De toutes les grandes briques de la gestion de contenu, celle gérant le processus était celle qui faisait le plus défaut à Open Text. Depuis le début de l’année, et le rachat de Metastorm, l’éditeur cherche à combler ce manque. Un manque d’autant plus criant que ses deux concurrents directs, EMC Documentum et IBM Filenet, ont fait une priorité de la gestion de processus en général, et du case management en particulier.
Pour mémoire, cette discipline consiste à orchestrer des flux documentaires tout en permettant aux acteurs de sortir d'un processus pour collaborer, rechercher des documents ou consulter des indicateurs. Bref, il s'agit de contextualiser au mieux les différentes étapes du flux.
La composition de document, partie intégrante du case management

Le Canadien mise donc sur le moteur d’orchestration de Metastorm. Sa particularité : s’intégrer finement à l’infrastructure Microsoft et, plus précisément, à Windows Workflow Foundation. « La gestion de flux de Metastorm est ainsi capable d’orchestrer la diffusion des contenus stockés dans plusieurs instances de Sharepoint. A terme, nous étendrons ces fonctions à d’autres plates-formes, comme celles de SAP et d’Oracle », explique le CTO d’Open Text, Eugène Roman.
Open Text espère également beaucoup de son module de composition de documents d’origine Streamserve, rachetée en octobre dernier. Un module qui récupère les flux de données en sortie des ERP (SAP notamment), produit des documents, les personnalise, puis les diffuse sur les canaux appropriés. Le rapport avec la gestion de processus de Metastorm ? Celle-ci doit pouvoir solliciter le service de composition documentaire. Pour générer, par exemple, une facture à la volée. Open Text s’emploie actuellement à intégrer les deux plates-formes (Streamserve et Metastorm).
Des concurrents encore loin devant
Enfin, l’éditeur croit beaucoup à l’apport de son moteur sémantique Nstein repris en février 2010. « Dans le contexte du case management, il sera précieux pour catégoriser ou rapprocher des contenus et, plus généralement, pour réaliser des simulations », poursuit-il.
L’offre de BPM et de case management d’Open Text se bâtit donc doucement. Et il lui faudra du temps avant de se mettre au niveau de la concurrence : le BPM d’IBM Filenet, historiquement reconnu, se rapproche d’une part de l’environnement collaboratif de Lotus, de l’autre des rapports décisionnels de Cognos. EMC Documentum, quant à lui, était moins avancé que Filenet. Mais, depuis trois ans, il a fini par intégrer les principaux composants du case management : moteur d’orchestration, modélisation de processus (suite à l’acquisition de ProActivity), interface utilisateur, module de composition de documents (rachat de Document Sciences), supervision de processus et même décisionnel (avec la récente reprise de Greenplum).
Votre opinion