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Avec la généralisation des doubles diplômes, seul le désir d'approfondir la langue et de travailler hors de France motive ceux qui décident de poursuivre leurs études à l'étranger après l'obtention de leur diplôme.
Dans les années 90, la démarche était assez fréquente : après une solide formation d'ingénieur, quelques jeunes diplômés partaient à l'étranger compléter leur cursus - le plus souvent en toute indépendance -, avec le
soutien d'une bourse ou d'une famille plutôt aisée. Objectif : compléter leur cursus scientifique par un second diplôme de management - en général, un MBA -, plutôt aux Etats-Unis.Le développement phénoménal de l'offre des écoles d'ingénieurs en doubles diplômes a fortement réduit ce flux. Les partenariats organisés par les établissements français avec leurs équivalents étrangers impliquent, en effet, une
organisation plus facile et, surtout, des coûts moindres. Un autre phénomène réduit le flux des jeunes diplômés partant poursuivre leur formation à l'étranger : la forte progression des modalités de formation continue, qui incite davantage les
ingénieurs à reprendre les études en cours de carrière - en particulier pour effectuer ces fameux MBA -, après plusieurs années d'expérience plutôt qu'en sortie de diplôme.Résultat : seuls quelques-uns, en fin de diplôme, poursuivent leur quête de connaissances et de diplôme à l'étranger. L'une des raisons qui les poussent à ce choix désormais hors norme : l'intérêt pour les
enseignements de leur école, qu'ils veulent suivre intégralement. Ils partent alors à leurs propres frais, et généralement sans appui spécifique. Et dans ce cas, la démarche s'avère particulièrement coûteuse. Ainsi les écoles recensent-elles un
certain nombre de jeunes se rendant en Australie, au Canada, ou aux Etats-Unis pour effectuer un complément d'études en management ou commerce international. Il s'agit alors d'un véritable investissement, financé par les prêts étudiants. Et à
entendre les directeurs d'écoles françaises, le jeu en vaut la chandelle : soutenus par l'équipe pédagogique qui les a suivis tout au long de leurs études, les étudiants investissent dans une formation onéreuse, mais réussie généralement avec
brio.
L'emploi sur place, un débouché naturel
Autre motivation pour partir après son diplôme : la maîtrise d'une langue étrangère. Comme ces jeunes ingénieurs qui s'installent plusieurs mois en Chine, histoire de prendre le temps d'appréhender une culture et une langue
difficile. Le thème du diplôme importe alors beaucoup moins. Et si certains restent souvent plus longtemps dans le pays d'accueil, c'est notamment parce qu'ils y trouvent leur premier emploi.Ce début dans la vie active se poursuit fréquemment par un retour au pays autour des trente ans. La stratégie se révèle alors particulièrement payante. Curiosité, approche plus ouverte, méthodes de travail différentes... Le
parcours international ne se résume pas à une ligne dans le CV. Véritable accélérateur de carrière, leur expérience leur ouvre les portes du management bien plus tôt qu'aux autres.Ces derniers temps, toutefois, les DRH se montrent mitigés. Considérant leurs besoins immédiats de ressources, ils estiment la formation franco-française largement suffisante. En outre, certaines entreprises - et surtout
certains managers - rechignent à intégrer dans leurs équipes des profils particulièrement prometteurs, qui risqueraient de mettre en péril l'ordre hiérarchique établi. Une position protectionniste, qui, heureusement, reste minoritaire.
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