Coup de projecteur sur les délicates -mais parfois réussies- relations entre startups et grands comptes

Les partenariats avec des startups prennent doucement place dans la stratégie des grandes entreprises. Syntec Numérique a décidé d'en mettre quelques uns en avant à l'occasion de sa soirée Syntec Camp. Le public a voté et élu le partenariat big data entre Synomia et TBWA.
La deuxième édition de la soirée SyntecCamp, organisée début juillet par Syntec Numérique a mis du temps à prendre son rythme (tout comme les relations entre startups et grands comptes qui étaient célébrées lors de cet évènement). Difficile de mobiliser un écosystème très sollicité en cette fin de semestre, surtout en pleine coupe du monde de football. 200 personnes ont pourtant répondu présentes et ont pu voter pour élire le partenariat le plus réussi entre une startup et une grande entreprise. A ce jeu ce sont la jeune pousse Synomia alliée à l’agence de publicité TBWA qui ont remporté la mise auprès de l’audience présente, qui a voté en ligne durant la soirée (voir ci-dessous l’encadré avec les autres candidats nominés). La thématique portée par ce duo avait aussi de quoi séduire puisqu’il s’agissait d’un projet big data.
10 entreprises du Cac 40 sont déjà clientes

S’appuyant sur une technologie issue du CNRS, Synomia « aspire » le web, les forums, les réseaux sociaux, les blogs et réalise ensuite des analyses sémantiques sur un nom ou une thématique. « A partir de tous ces contenus, nous faisons émerger des notions de sémantiques, des liens, des prises de paroles », explique Maurice Ndiaye, directeur du développement de Synomia (photo). « De notre côté, nous récupérons tout ce qui est dit sur une marque par exemple. Le contenu peut provenir de la société elle-même mais aussi de ses concurrents ou de ses consommateurs. Cela nous permet ensuite d’imaginer et de proposer des dispositifs de communication plus pertinents à nos clients », précise Nicolas André, directeur général adjoint de TBWA. Un partenariat somme toute assez réussi puisque l’agence affirme proposer déjà ce service à une dizaine de ses clients présents au Cac 40.
Encore trop d'hypocrisie
Reste que les choses ne sont pas toujours aussi simples pour « draguer » les grands comptes lorsque l’on est une jeune pousse, même adossée à un partenaire connu. Plusieurs points sont ainsi ressortis lors des débats de la soirée. Notamment les incompréhensions latentes entre des petites structures et des organisations internationales. Investissements, délais de paiement, freins juridiques, identification des contacts, etc, « il y a une certaine hypocrisie dans cette relation entre startup et grand groupe ainsi que beaucoup de méfiance », souligne Sylvie Joseph, directrice du programme de transformation interne au sein du groupe La Poste. Les grands groupes doivent ainsi comprendre que les coûts d’industrialisation ne peuvent pas être supportés par les startups et encore moins les infrastructures humaines et techniques. « Il faut que les clés du partenariat soient clairement énoncées dès le départ, et que des objectifs concrets et opérationnels soient fixés », rappelle Sylvie Joseph. La Poste a pour sa part créé créé un incubateur de startups et de nombreuses démarches sont entreprises au sein du groupe pour faire découvrir les startups et leur univers. Mais cette maturité et cet esprit ne semblent pas aussi évidents ailleurs, de l’avis des quelques patrons de startups présents lors de cette soirée.