Coup d'envoi de l'OPE de Sopra sur Steria

Sopra a déposé auprès de l'Autorité des marchés financiers son projet d'offre publique d'échange visant la totalité des actions de son concurrent Steria, selon les conditions annoncées il y a deux mois.
Le 8 avril, Sopra et Steria avaient dévoilé leur projet amical de fusion qui doit les propulser à la quatrième place du secteur en France et la dixième en Europe. Leur rapprochement donnerait naissance à un groupe fort de plus de 35 000 salariés.
Mardi 10 juin, l' l'Autorité des marchés financiers (AMF) a indiqué dans un communiqué avoir reçu ce projet d'OPE, qui prévoit une parité d'une action Sopra pour quatre actions Steria, comme initialement annoncé. Aucune date pour le lancement effectif de l'offre n'est précisée.
Sopra, qui ne détient à ce jour aucun titre Steria, s'engage à acquérir la totalité des actions de Steria, soit un maximum de 33 167 830 actions. Pour que l'opération se concrétise, Sopra devra détenir à la date de clôture de l'offre au moins 60% du capital et des droits de vote de Steria, est-il indiqué.
L’alliance du logiciel et des process
Si l'opération réussit, Steria-Sopra sera doté d'un chiffre d'affaires combiné de 3,1 milliards d'euros vise 4 milliards de revenus et un taux de rentabilité opérationnelle de 10% à un horizon non précisé. Implanté dans 24 pays, le nouvel ensemble entend jouer sur ses complémentarités géographiques et métiers - l’alliance des solutions logicielles de Sopra et de l’offre de Business Process Services de Steria. Il prévoit aussi des économies opérationnelles annuelles chiffrées à environ 62 millions d’euros. « 50% de ces économies devraient être réalisées en 2015 et 100% en 2016 », précise le communiqué commun.
Leur concurrent Atos ne cesse depuis plusieurs mois de faire part de son intérêt pour Steria, malgré le stade avancé des négociations avec Sopra. Steria avait déjà fermement rejeté en avril la proposition de rachat d'Atos, qui court jusqu'à fin juin. Lundi, Philippe Vannier, le PDG de Bull dont Atos a récemment annoncé le rachat, a réaffirmé qu'Atos n'avait pas abandonné son projet d'acquérir Steria. Il a souligné que « l'offre faite sur Steria avec le projet Bull prendrait encore plus de force » et que « ce serait offrir une très belle opportunité pour Steria et pour ses actionnaires de rejoindre ce projet-là ».