CPE : pas d'exigence particulière des éditeurs et SSII
Le CPE attire surtout les petites SSII sur des postes moins qualifiés. Tous les acteurs informatiques militent par contre pour une plus grande flexibilité à l'embauche.
Au moment où le débat sur le contrat première embauche (CPE) fait fureur, nous avons cherché à savoir ce qu'en pensaient les acteurs informatiques, SSII notamment. Autant dire que le CPE suscite un intérêt modéré. Syntec rappelle
habilement que les sociétés de services recrutent en général leurs collaborateurs en CDI. Sur le papier certes. Mais sur le terrain certaines ?" plutôt les grandes ?" ont tendance, en ce moment, à doubler leur nombre de CDD. Steria et
Devoteam assurent qu'à l'heure où le marché de l'emploi informatique se tend, et connait un turnover élevé, le CDI fidélise les salariés en poste. En revanche, les petites sociétés de services (moins de 100 personnes), dépendantes de carnets de
commandes parfois très volatiles et qui n'ont pas les moyens d'embaucher massivement, s'avouent séduites par le CPE. Elles y voient une moyen d'attirer les jeunes moins diplômés qui n'ont connu que des stages rallongés ou des emplois
sous-qualifiés.Pour le Munci (Mouvement pour une union nationale des consultants en informatique) le rejet est massif. ' Ces solutions flexibles sont dangereuses, car l'employeur peut être tenté de caler le contrat de travail
sur le contrat commercial. Ce qui n'est pas sans rappeler le contrat de mission. Le CPE ne devrait pas s'appliquer aux sociétés relevant de la prestation de services ' dit Régis Granarolo, responsable du bureau.
' Le CPE, c'est de la flexibilité sans aucune contre-partie. Ça ne changera rien au taux de chômage qui est lié à la croissance, mais cela rendra le turnover moins coûteux. Le CPE aidera peut-être les débutants à entrer plus
facilement sur le marché du travail, mais pénalisera à terme les seniors et la politique globale des salaires ' ajoute un membre actif du Munci.Rien ne dit, donc, que la greffe du CPE prendra dans les SSII. Selon Jean-Paul Bouchet, secrétaire général adjoint de CFDT Cadre, les intentions d'embauches dans ce secteur concernant le CPE devraient, en effet, être minimes, du même
ordre que celles du contrat nouvelle embauche (CNE), soit moins de 3 %. Alain Donzeaud, président de la commission sociale de Syntec préfère pointer le problème de la pénurie : ' Le secteur des logiciels et services
n'attire plus. Nous subissons une désaffection des étudiants pour les filières scientifiques. Et on ne peut pas combattre ce manque d'attraits par des contrats de travail spécifiques '.Reste que pour certaines SSII, le débat sur le CPE a le mérite d'aider à dénoncer les contrats de travail actuels. Pour Annie Cattan, partenaire associée de Pragmaty, société de conseil en organisation, ' ils
sont inadaptés, et la faible visibilité de notre plan de charge freinent les recrutements. Ce serait bien plus facile si le contrat de travail était plus flexible. Le CNE pourrait mieux convenir '. A suivre...
c.burger@01informatique.presse.fr
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