Créer davantage d'interactivité entre formateurs et stagiaires
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Les smartphones et les tablettes, dont le marché explose, s'imposent comme des outils de formation à part entière. Les éditeurs comptent bien surfer sur cette vague.
Créer davantage d'interactivité entre formateurs et stagiaires
Travailler son anglais entre deux rendez-vous, s'informer sur la création d'entreprise dans le métro, tester ses connaissances sur un produit dans un taxi… Cela est possible grâce au m-learning, l'apprentissage sur mobile. Selon Yann Coirault, pilote de l'innovation chez CSP Formation, “ les entreprises asiatiques considèrent le m-learning comme un moyen efficace, rapide et peu cher de former leurs collaborateurs. Une idée qui fait peu à peu son chemin dans les sociétés françaises. ” Conscients de l'explosion de l'adoption des tablettes et des smartphones, les éditeurs de contenu entendent bien surfer sur cette vague. Ils travaillent donc à la transposition de certains produits, développés pour la formation en ligne vers ces terminaux mobiles.
Des développements spécifiques de formats courts
Pourtant, de l'avis de nombreux pédagogues, tous les contenus ne se prêtent pas à ces supports, mal adaptés à la consultation des documents de grande taille, de données textuelles ou de cours théoriques complexes. D'où l'effervescence de certains parmi les plus importants éditeurs de contenu autour de développements spécifiques privilégiant des formats courts, construits autour de schémas, de vidéos, de documents audio et de quiz.Ainsi pour Olivier Lamirault, directeur d'Ingénium, “ les messages ne peuvent être présentés de la même façon sur un petit ou sur un grand écran, dans des conditions de mobilité ou sédentaires. Il est important de proposer des contenus spécifiques pour satisfaire les exigences de ces différents terminaux, que ce soit des PC, des tablettes ou des smartphones. ” Un éventail de formats qui ne va pas sans compliquer la tâche des ingénieurs. “ C'est un vrai cauchemar pour les développeurs, déclare Sally Moore, directrice de l'iLearning Forum. Les documents destinés à l'e-learning doivent être écrits en Flash, alors que ceux qui seront lus sur les mobiles sont créés en HTML5. Sans parler des développements différents selon que les machines fonctionnent sous iOS ou sous Android. ” Philippe Gil, codirecteur de Demos-elearning Agency, renchérit : “ D'où la tendance actuelle des fournisseurs à se mobiliser pour trouver des technologies leur permettant de diffuser un même contenu sur plusieurs supports. ”
Un contenu interactif pour favoriser l'autoformation
En permettant aux collaborateurs de se former n'importe où et à tout moment, le m-learning apporte donc une réponse satisfaisante à l'aspect nomade de certains d'entre eux et à leurs difficultés à se libérer pour se former. “ De plus, la fonction tactile des tablettes et des smartphones en fait, pour l'utilisateur, une prolongation de soi plus évidente que la souris et le clavier. C'est une façon d'augmenter l'interactivité avec le contenu. Sans négliger l'aspect ludique, qui stimule l'autoformation ”, insiste Yann Coirault. Toutefois, l'adoption de ce type d'outil nécessite de la part des entreprises l'acquisition d'une flotte de terminaux mobiles afin d'éviter le développement d'adaptations pour tous les supports. Ce qui est un véritable casse-tête.C'est dans cette optique qu'Air France a annoncé qu'il équipera ses 4 100 pilotes d'iPad dès l'été 2013. Grâce à ces supports, la compagnie aérienne entend “ fluidifier l'accès à l'information technique ”. Mais si dispenser des formations partout et à tout moment peut être considéré comme un avantage, cela présente aussi des inconvénients. Ne risque-t-on pas des dérives en favorisant l'empiètement de la vie professionnelle sur la vie personnelle ? Peut-on acquérir les mêmes notions en se connectant cinq minutes par-ci, cinq minutes par-là ? Ne va-t-on pas à l'encontre du désir des salariés, qui réclament plus de temps pour s'immerger totalement dans une formation ?
L'apprentissage en libre-service
C'est pourquoi, de l'avis des professionnels, ces supports sont mieux adaptés à la découverte, à la mise à niveau ou encore à l'enrichissement des connaissances qu'à l'apprentissage à proprement parler. Ils doivent être complétés par d'autres moyens pédagogiques (présentiel, blended-learning…). Quoi qu'il en soit, les technologies mobiles et leur adoption par la jeune génération auront un impact important sur les méthodes pédagogiques. Ce qui conduit à imaginer, qu'à terme, un utilisateur pourra, à tout moment et n'importe où, rechercher une communauté d'apprentissage sur un sujet, s'y intégrer et en partir lorsqu'il en a retiré suffisamment de connaissances.