Criteo serait la prochaine cible de Publicis

Le groupe de publicité serait prêt, selon les Echos, à débourser 2 milliards d'euros pour acquérir le spécialiste du reciblage publicitaire sur internet. Un rapprochement qui serait finalement bienvenu pour Criteo, cette pépite française entrée au Nasdaq en octobre 2013.
La rumeur enfle. Le spécialiste français du reciblage publicitaire (ou re-targeting) Criteo pourrait être racheté par Publicis, selon Boursier.com. L’annonce de cette rumeur a vu le cours de Criteo flamber à l’ouverture de Wall Street. Aucun commentaire pour le moment du côté des deux acteurs mais le journal Les Echos précise que, de sources internes, les négociations auraient repris entre Criteo et Publicis après la tentative avortée du rapprochement entre le géant français de la publicité et de l’américain Omnicom en mai dernier.
D’un point du vue financier ce rachat évalué à près de 2 milliards d'euros resterait dans les cordes des finances de Publicis. Côté technologique, cette acquisition prendrait également tout son sens. La technologie de Criteo permet de faire un ciblage par type de population, voire par internaute. Elle enregistre l’historique de navigation de ces derniers sur des sites marchands pour mieux identifier ensuite leurs besoins et leur proposer les produits qu’ils cherchent tout au long de leur parcours sur le web. Une technologie qui aide à un ciblage beaucoup plus précis que les services de publicité traditionnels. Une solution qui viendrait ainsi enrichir le catalogue des services offerts par Publicis.
un parcours boursier volatil
Côté Criteo, la proposition de rachat interviendrait à point nommé. Dotés jusqu’alors d’une solide avance technologique, y compris sur Google le leader mondial de la publicité sur internet, la société créée par Jean-Baptiste Rudelle accompagné de deux anciens ingénieurs de Microsoft Franck Le Ouay et Romain Niccoli s’est depuis laissée rattrapée par des concurrents tels que l’israélien Mythings ou encore l’indien Vizury.
Jean-Baptiste Rudelle se sait de fait condamner à toujours plus d’innovation. Il doit convaincre les annonceurs sur la rentabilité effective de ce type de solutions. Il doit aussi faire face aux polémiques sur la propriété des données ou sur la transparence et l’évolution des réglementations liées à l’exploitation et à la protection des données personnelles. Son développement dans le mobile est aussi regardé à la loupe.
Reste enfin le parcours boursier de Criteo pose beaucoup de questions sur les difficultés à valoriser le business model du français. La pépite française avait en effet fait une une entrée en fanfare à la bourse de New York en octobre 2013, passant de 31 dollars à près de 60 en mars 2014. Depuis l’action était redescendue en deçà de son cours de départ, l’annonce du rachat a néanmoins provoqué un nouveau soubresaut à plus 35 dollars, en hausse de 15%.
Le marché reste donc pour le moment attentif à la confirmation ou pas de Publicis. Son PDG, Maurice Lévy (photo) ayant déclaré fin juin au micro de BFM Business qu’il faisait le pari de la croissance externe pour rebondir. Il avait racheté pas moins de cinq agences digitales début juillet.
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