CRM : les spécialistes ont bien attrapé la nouvelle vague

Les éditeurs nationaux du CRM comptent parmi les plus belles croissances du Top 100 en 2010. Mais faute d'investisseurs en France, Emailvision est désormais contrôlé par un fonds d'investissement américain.
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Poussé par la gestion unifiée du client dans un contexte de multiplication des canaux de communication, le marché français du CRM a connu une croissance de 8 % en 2010, selon le cabinet Pierre Audoin Consultants. Mais le plus étonnant est que les éditeurs de CRM du Top 100 ont largement surperformé ce marché, avec un chiffre d’affaires moyen en augmentation de 16 % !
C’est notamment le cas d’Emailvision (29 M€ de chiffre d’affaires logiciel) et de Neolane (18 M€) dont les chiffres d’affaires organiques ont progressé respectivement de 43 % et de 41 %. D’autres acteurs, tels Alcatel Genesys (53 M€ de CA logiciel) et Vocalcom (24 M€), n’ont pas démérité, avec des croissances situées entre 6 et 7 %.
Une grosse perte pour le Top 100
Bref, les éditeurs français du secteur se portent bien dans l’ensemble et participent à la concentration du marché : Coheris a récemment pris une participation dans Jeemeo, le spécialiste du social CRM, tandis qu’Emailvision s’est emparé d’Objective Marketer et de Smartfocus. Cependant, ce dernier a récemment transféré son siège de Paris à Londres, où il a implanté la direction de ses équipes commerciales, même si sa plate-forme d’hébergement et ses équipes de développements restent en France. Par ailleurs, l’éditeur est contrôlé depuis août 2010 par le fonds d’investissement Francisco Partners et devrait donc disparaître du Top 100 dès l’année prochaine.
Des investisseurs obsédés par le marché américain
« Malgré la croissance de notre chiffre d'affaires de 10 millions à 40 millions d’euros, notre cours en Bourse n’a pas progressé, car les investisseurs n’appréciaient pas que nous réinvestissions systématiquement l’essentiel de notre marge brute pour mener une stratégie de leadership mondial, regrette Nick Heys, PDG d’Emailvision. En revanche, aux Etats-Unis, nous avons trouvé une quarantaine d’investisseurs prêts à payer un premium de 40 % pour nous racheter et nous permettre d’accélérer notre stratégie de développement. » Si l’entrepreneur estime que les VC français l’ont parfaitement bien accompagné sur les premières phases de financement, il estime avoir « pris un mur » en Bourse. « Les fonds institutionnels français investissent bien dans le logiciel, mais ils se tournent le plus souvent vers les Etats-Unis… », s’étonne encore Nick Heys.
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