Cultivez votre e-réputation (et celle de votre entreprise)
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Que vous souhaitiez mettre en avant votre société, diffuser votre CV ou décrocher des contrats, il est impensable de se passer des réseaux sociaux. A condition que votre image soit à la hauteur de vos ambitions.
Cultivez votre e-réputation (et celle de votre entreprise)
Des gouttelettes sur fond rouge et une bouteille de soda… Le pictogramme de Dominique Reiniche sur Twitter ne laisse aucun doute possible sur son appartenance à la célèbre Coca-Cola Company. Sur les réseaux, la présidente Europe de la société incarne sa marque. Elle tweete régulièrement des informations sur l'entreprise, mais utilise aussi cet espace public pour soutenir la cause de la parité homme-femme au travail. Elle fait figure de pionnière, car peu de patrons osent encore prendre la parole sur les réseaux sociaux.Timidité ? Crainte de perdre son temps ? Les conséquences de ce faible niveau d'engagement ne sont pourtant pas négligeables. Un dirigeant qui ne s'est pas construit lui-même une solide image de marque personnelle sur le Web aura du mal à comprendre les enjeux des réseaux pour ses salariés comme pour la réputation de sa société. Nicolas Bordas, vice-président du groupe de communication TBWA Europe et blogueur prolixe, veut aider les décideurs à franchir le pas. Il a créé le compte tweeter @TweetBosses sur lequel il rassemble, depuis octobre 2012, les meilleurs tweets des grands patrons français, histoire de donner des idées aux autres. L'objectif ? Les inciter à s'investir davantage sur les réseaux et à échanger avec leurs pairs. “ Aujourd'hui, personne ne peut se permettre de négliger sa présence en ligne, quel que soit son niveau hiérarchique ”, martèle Jacques Froissant, fondateur du cabinet de recrutement Altaïde. Voici pourquoi.
Renforcez votre présence numérique
Que le dirigeant le veuille ou non, son identité numérique est intimement liée à l'image de marque de sa société. Ainsi, 82 % des salariés américains estiment qu'une entreprise dont le PDG et les responsables sont actifs sur les réseaux sociaux inspire davantage confiance, selon l'agence de communication Brandfrog. Pourtant, même outre-Atlantique, les patrons des grandes organisations ne sont que 26 % à détenir un compte Linkedin ; 3,8 % un compte Twitter ; et 1,2 % un blog, selon une étude réalisée par Domo et CEO.com. La marge de progression est donc importante.Ce qui vaut pour les grands patrons vaut également pour les entrepreneurs en phase de lancement. Un créateur d'entreprise qui s'impose comme expert dans son domaine rend sa structure visible. “ La taille et la maturité de la société paraissent alors plus importantes qu'elles ne le sont en réalité, et le projet semble plus avancé ”, affirme Jacques Froissant. Ce qui rassure les investisseurs potentiels comme les futurs clients. Lorsqu'il s'est lancé, Grégory Lefort, cofondateur de la start up Azendoo, cherchait à se faire repérer par deux communautés : celle des start up française, et celle de l'entreprise 2.0. Il a recruté des contacts sur Twitter en faisant précéder ses messages des mots dièses (hashtags) #startup et #e20. “ Au début, notre application n'existait pas. Ce sont les salariés qui ont fait notre notoriété ”, explique-t-il. Pendant longtemps, son compte personnel a eu plus d'abonnés que son compte professionnel, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.Prendre en main leur image sur Internet est aussi une façon pour les dirigeants de montrer l'exemple à leurs salariés. “ Sur les réseaux, nous sommes tous susceptibles de devenir les ambassadeurs de notre activité, que nous le voulions ou non ”, rappelle Jean-Christophe Anna, directeur associé de Link Humans France, société de conseil et de formation en recrutement innovant. En revanche, il suffit qu'un seul collaborateur discrédite son employeur pour que naisse un bouche à oreille négatif très difficile à enrayer. “ Et ce, même s'il indique sur son profil que ses posts n'engagent que lui ”, met en garde Mounira Hamdi, consultante Web et médias sociaux. A l'inverse, des collaborateurs maîtrisant leur e-réputation serviront utilement les intérêts de l'entreprise. “ Un employé visible sur les réseaux dope l'attractivité de sa société auprès des candidats potentiels mais aussi des clients. C'est autant de gagner en dépenses marketing ”, avance Bertrand Duperrin, consultant pour le cabinet Next-modernity.
Apprenez à vous vendre comme une marque
La meilleure façon de convaincre les salariés d'intervenir sur les réseaux, c'est encore de leur montrer que cela sert leur intérêt. Et que y être présent est utile à leur carrière au moins autant qu'à l'entreprise. Aujourd'hui, on met en avant ses compétences de la même façon qu'on défend une marque : c'est le concept de personal branding (marketing de soi), vulgarisé dès 1997 aux Etats-Unis. Pour un cadre, cela consiste, notamment, à faire valoir une expertise facilitant les prises de contact avec ses pairs, même éloignés géographiquement.Frédéric Charles, responsable de la stratégie informatique chez Suez Environnement, est ainsi devenu une référence dans son domaine. Son blog affiche plus de 200 000 pages vues et son compte Twitter comptabilise environ 4 900 abonnés. La communauté qu'il a fédérée lui fournit des informations exclusives sur les technologies auxquelles il s'intéresse, comme l'open data. Mais le partage d'expertise ne se limite pas aux filières techniques. “ Les commerciaux sont également très concernés ”, note Jacques Froissant. Plus généralement, cultiver son image en ligne servira toute personne ayant besoin de poser directement des questions à un spécialiste dans le cadre de ses fonctions.
Tirez parti de votre présence en ligne
Le personal branding est aussi une façon de gérer son évolution professionnelle. Doper son aura numérique permet de se faire repérer dans l'entreprise comme à l'extérieur. “ Il y a vingt ans, on disait de quelqu'un qu'il avait décroché un poste car il était bon en politique interne. Aujourd'hui, on pointe son influence ”, raconte Jacques Froissant. Cependant, tout le monde n'a pas vocation à devenir un blogueur émérite. Mais mettre en avant ses compétences et tenir à jour la liste de ses contacts sur Linkedin ou Viadeo fera déjà beaucoup pour votre propre marketing et l'animation de votre réseau. Le message passe. Plus de 50 % des cadres français sont déjà inscrits sur au moins un réseau social professionnel.Vous ne savez pas par où commencer, ou bien vous êtes déçu de vos tentatives ? Les experts que nous avons interrogés pour ce dossier vont vous aider à peaufiner votre e-réputation et à tirer le meilleur parti de votre présence numérique. La première étape consiste à choisir son objectif. Voulez-vous améliorer votre employabilité ? Développer votre business ? Faire de la veille et devenir un expert dans votre domaine ? Une fois votre ligne éditoriale définie, vous pourrez affiner vos profils sur les différents réseaux. Ensuite, entamez votre networking en ligne en multipliant les demandes de mise en relation ciblées. Puis animez votre réseau. Certes, l'investissement en temps est bien réel, mais nos témoins sont formels : le jeu en vaut la chandelle. Mieux encore… vous pourriez même y prendre plaisir.