Un chiffre d'affaires en progression de 81 %, une perte nette réduite de moitié et des promesses de bénéfices pour l'exercice en cours : à l'occasion de la publication de ses résultats 2001, Cybersearch a confirmé les bonnes attentes
des analystes. Ou, plutôt, du seul professionnel suivant officiellement la valeur, Frédéric Balassé, analyste chez ING Ferri, la société de Bourse qui avait présidé à l'introduction de Cybersearch, en juillet 2000.
Déconnectée de son secteur
" Ça ne changera pas du jour au lendemain, c'est une question de taille avant tout ", regrette ce dernier. " Penny stock " classique, introduite à plus de 6 euros et
cotant aujourd'hui à peine plus de 2 euros, la valeur se sent d'autant plus à part qu'elle est l'unique représentante cotée du recrutement en ligne. Cybersearch devrait logiquement épouser la tendance d'un secteur mal en point ?" le marché
français, selon la profession (Cybersearch, Apec, Keljob, Yahoo), s'attend à une chute de son chiffre d'affaires de 33 % en 2002. Or le titre ne se porte pas si mal.Divisé par deux durant l'été, il n'a pas poursuivi son effritement après septembre. Depuis janvier, son pouls est stable, et, grâce à un flottant respectable (34 %), les échanges sont nourris : environ 8 000 quotidiens. Cette résistance
tient à la réputation de bonne gestion de la société et à son aspect spéculatif, dans l'hypothèse d'une structuration d'un métier émietté. Bon élève du Nouveau Marché, Cybersearch l'est en temps de crise comme en période d'accalmie. À l'heure du
recul de l'activité, l'été dernier, un profit warning en bonne et due forme avait été lancé, assorti de provisions pour créances douteuses. Fin 2001, Cybersearch, déjà certifié ISO 9002, fait partie des inscrits de la première
heure de Next Economy, le segment d'élite d'Euronext, qui impose une communication financière plus précise. À l'heure des chiffres 2001, Laurent Leguide, le président du directoire, se veut prudemment optimiste. Le chiffre d'affaires 2002 devrait
certes être en retrait de 11 %, à 7 millions d'euros, mais la société parviendrait néanmoins à dégager ses premiers bénéfices, soit 0,5 million d'euros. " Notre plan de réduction des coûts, mis en place dès les premiers signes de
ralentissement, nous permet d'être rentables à ce niveau d'activité. En outre, nos filiales étrangères le sont déjà, et l'activité internet, en démarrage, donne satisfaction ", explique Laurent Leguide. Paradoxalement, c'est le
" click ", le recrutement via le web, qui épaule aujourd'hui le " mortar ", le conseil aux entreprises. Le conseil (56 % du CA 2001) est touché de plein fouet par la crise du
recrutement en Europe, alors que l'activité internet bénéficie d'une tendance de fond positive, celle qui voit les grandes entreprises s'équiper peu à peu d'un outil en ligne. " L'internet pur devrait encore être en hausse de 10 %
en 2002, on assiste à un transfert de la presse vers le réseau ", note Laurent Leguide. Branche la plus dynamique, l'activité média est aussi la plus rentable, ce qui fait espérer à Laurent Leguide ?"" un
objectif interne, non déclaré "?" une croissance organique des bénéfices de 100 % par an entre 2002 et 2005.Catalyseur ou proie
Le marché, lui, vote plutôt pour un changement de dimension du groupe, cité soit comme rassembleur potentiel d'une concurrence émiettée, soit comme proie d'un géant du secteur. " Cybersearch est l'un des rares véhicules
du Nouveau Marché pouvant s'offrir une croissance externe en papier [par échange de titres]. La valeur peut aussi sortir de la nasse et intéresser les investisseurs institutionnels si elle est reprise par Monster ou Yahoo
", tranche un spécialiste des " small caps ", ces petites capitalisations délaissées par les gros opérateurs.
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