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La filiale française du numéro deux des pâtes italiennes s'est équipée du progiciel Divalto pour répondre aux contraintes de traçabilité.
Numéro deux du marché italien derrière Barilla, De Cecco possède deux usines de pâtes dans la région des Abruzzes et son propre moulin à blé pour maîtriser la qualité à toutes les étapes de la fabrication. Sa production est
commercialisée dans le monde entier à travers onze filiales chargées d'assurer l'interface avec les grossistes et la grande distribution.La création de la filiale française en 2001 précède de quelques mois la directive de l'UE (règlement 178/2002) sur la traçabilité dans le secteur alimentaire. Applicable le 1er janvier 2005, celle-ci impose
d'étiqueter chaque palette et marchandise pour être en mesure de remonter à la source en cas de crise alimentaire. De Cecco Italie, qui utilise SAP pour sa gestion de production, se met en conformité fin 2004 en instaurant la traçabilité dans ses
usines en termes de suivi de lots et d'étiquetage générique. Le défi est plus complexe pour sa filiale, peu informatisée. ' A l'époque, notre communication EDI et notre gestion des lots étaient externalisées. Nous n'étions
vraiment pas équipés pour prendre en charge la traçabilité ', se rappelle Christian Ricci, le responsable informatique et financier de De Cecco France.Pour faire face à l'échéance du 1er janvier, la filiale met en place une solution temporaire via une interface destinée à réceptionner les commandes EDI. Mais le gros du travail reste manuel : à chaque
commande, il faut ressaisir les numéros des lots pour préparer étiquettes et bons de livraison. ' C'était très lourd. Quitte à chercher une solution pour la traçabilité, pourquoi ne pas remettre à plat l'organisation et
chercher à améliorer notre logistique ', pense alors Christian Ricci.
Un prototypage mutualisé
L'entreprise élabore donc un important cahier des charges. Au terme de l'appel d'offres, c'est la société Prodware, un intégrateur spécialisé dans les progiciels de gestion, qui est retenue. Avec une proposition qui fait mouche.
' Leurs équipes voulaient bien réaliser gratuitement une maquette qui réponde très précisément à notre projet. Si cela nous convenait, ils développaient ', explique Christian Ricci.Alban Ménard, responsable du projet chez Prodware, s'en explique : ' C'était pour nous l'opportunité de réaliser un premier prototypage dans le secteur agroalimentaire. Par ailleurs, le développement d'une
filiale devant faire face aux contraintes de traçabilité dans le cadre de la grande distribution était un challenge intéressant. C'est pourquoi nous avons accepté de partager les coûts. 'Intégrateur certifié de plusieurs éditeurs, dont Sage, Microsoft Dynamics et Divalto, Prodware recherche le progiciel le mieux adapté. Les principaux critères de choix reposent sur la richesse fonctionnelle (typologies de remises en
cascade, paramétrage aisé des remises arrières...) et la possibilité de verticaliser l'application pour l'agroalimentaire. Divalto l'emporte en raison des capacités de son atelier de développement (AGL). S'en suit une phase d'analyse interne.
' C'était le c?"ur du projet puisque, au-delà de sa problématique de traçabilité, l'attente de notre client était d'optimiser tous ses traitements quotidiens ', explique Alban Ménard.Les consultants de Prodware restent six mois chez De Cecco afin d'analyser, de déployer et d'adapter la solution Divalto pour répondre aux procédures commerciales, informatiques et logistiques des collaborateurs.
' Le travail a imposé une implication forte de l'ensemble de l'équipe. Mais la personnalisation de Divalto a été poussée si loin que son fonctionnement reproduit à l'identique ce qui se passe ici ', se
félicite Christian Ricci.Au terme du projet, les flux EDI sont entièrement intégrés à Divalto et des interfaces sont créées avec tous les partenaires. Premier gain pour les collaborateurs de De Cecco, la gestion des achats et des ventes a été
automatisée à 90 % (seuls 10 % de petits clients ne sont pas encore en mesure d'envoyer des commandes conformes). La gestion des numéros des lots est assurée de bout en bout par le progiciel, ce qui met fin aux risques d'erreurs de
ressaisie.Toutes les commandes sont transmises par EDI à la maison mère, qui connaît ainsi instantanément le portefeuille de chacune de ses filiales. Elle peut donc se montrer plus réactive en préparant les palettes dès la commande et en
organisant au mieux la logistique des camions qui sortent de l'usine et desservent les entrepôts des filiales.' La marchandise ne s'arrête plus, elle voyage. Aussitôt arrivée à notre entrepôt de Rungis, elle est réexpédiée chez le client. Les livraisons directes, qui ne transitent pas par le stock, sont ainsi passées de
40 à 60 % ', affirme Christian Ricci. ' Pour une société de distribution comme la nôtre, le coût de manutention et de stockage est énorme. Depuis l'entrée en production de Divalto, il a été réduit
de 30 % ', ajoute-t-il.
Un avantage concurrentiel
Cette optimisation de la gestion des stocks bénéficie aussi aux clients de De Cecco. ' Les grossistes qui travaillent avec nous peuvent commander à la dernière minute et être livrés plus rapidement. Eux
aussi font donc des économies en faisant tourner plus vite leur stock. C'est un avantage concurrentiel important. ' Cette logistique en ' temps réel ' se traduit clairement en
chiffres dans les résultats. En cinq ans, alors que le volume des marchandises a doublé, le chiffre d'affaires a, lui, été multiplié par quatre.' Ma grande crainte au départ était de ne pas parvenir à prendre en charge la traçabilité ', rappelle Christian Ricci. Aujourd'hui, la filiale peut voir plus loin. Elle prépare le
déploiement des modules comptabilité, finances et GRC dans le but de mieux satisfaire ses clients.
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