De la sous-traitance à la réinternalisation (suite)
Nous l'avons vu la semaine dernière : pour faire face aux défis de l'industrialisation des systèmes d'information, le recours aux développements spécifiques, via des prestataires en régie, n'a pas donné satisfaction. Examinons, aujourd'hui, la phase du progiciel de gestion intégré. Si le retour sur investissement s'avère plus facile à estimer, le déploiement, quant à lui, nécessite beaucoup plus de temps que prévu, et les coûts s'envolent. On se rassure en se disant qu'ils seront amortis les années suivantes. Pas sûr. Pendant la migration, les équipes internes sont surchargées entre la production sur l'ancien système ?" dont 75 % des fonctions restent en place pour assurer la cohérence ?" et les formations sur le nouveau.Au final, certains utilisateurs sont déçus. Le progiciel ne répond pas à toutes les demandes, et les temps de réponse laissent parfois à désirer. Par ailleurs, le mode de tarification des licences avec un contrat de maintenance étant pour le moins opaque, chaque évolution coûte très cher. Et la DSI ne sait plus comment utiliser les équipes internes. Ensuite, on externalise la totalité de la tierce maintenance applicative (TMA). Il n'y a pas le choix : certains salariés restent en interne, d'autres sont transférés vers l'infogérant. Au regard de leur faible ' employabilité ', ils rejoignent un centre de services en province. La fonction, le niveau de responsabilité, la rémunération, et l'ancienneté sont maintenus, mais cela est loin d'être suffisant. Et encore, le transfert de personnel est un moindre mal : certaines entreprises ne s'embarrassent pas de l'article L122-12 du Code du travail et licencient plus ou moins proprement toute l'équipe, surtout en l'absence de syndicats et dinstances représentatives du personnel.Forum du Munci
http://forums.munci.org/
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