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Rohit Chikballapur, directeur du cloud computing de Schneider Electric. Rohit Chikballapur, ingénieur informaticien de Bangalore, a suivi un parcours riche et atypique. Son leitmotiv : s'immerger dans différentes cultures, rester à la pointe de l'innovation et savoir saisir les opportunités…
Rohit Chikballapur n'entreprend rien sans passion, et il n'en manque pas. A commencer par celle qu'il a pour l'international. Originaire de Bangalore, en Inde, il a vécu en Chine ? à Pékin et dans le Sichuan ? ainsi qu'à Hong-kong, avant de poser ses valises à Paris, où il est devenu directeur du cloud computing chez Schneider Electric. Non content de maîtriser deux langues indiennes, le mandarin et le français, ce linguiste amateur a également appris l'allemand et le japonais, pour le simple plaisir de découvrir d'autres cultures.C'est cette même envie de découvrir qui l'a poussé à s'intéresser très tôt à un modèle émergent, celui de l'informatique en nuage : “ Lors de mes études d'ingénieur informatique à Bangalore, j'ai eu la chance d'effectuer l'un de mes stages dans une petite start up, eSymmetryx Technologies, qui travaillait déjà sur le cloud, raconte-t-il. En 2003, cela ne s'appelait pas encore ainsi ; on parlait plutôt de Software as a Service (Saas), et rares étaient les entreprises qui s'y intéressaient. ” Enthousiasmé par ce concept encore méconnu, Rohit Chikballapur collabore alors à l'élaboration de plusieurs brevets pour le Saas. “ A l'époque, je n'imaginais pas que je replongerais dans le cloud des années plus tard, ni que ce modèle aurait pris une telle ampleur ”, s'étonne-t-il.Avant de revenir à son domaine de prédilection, l'ingénieur indien a exploré de nombreuses voies. Il a pu, notamment, appréhender, dès les années 2000, les technologies mobiles, à travers un projet d'études sur le paiement et la consultation de comptes bancaires par SMS. “ Nous venions d'assister à l'éclatement de la bulle internet, se souvient-il. C'était une période formidable, puisque nous réfléchissions aux prochaines révolutions technologiques. Pour moi, le mobile faisait clairement partie de ces filières d'avenir, en particulier en Inde, où l'étendue du territoire rendait difficile l'accès au téléphone fixe et au réseau internet traditionnel. ”
Recherche, développement et mandarin, les années chinoises
Fort de cette expérience, il rejoint, à la fin de ses études, le groupe Axalto (devenu Gemalto), alors spécialisé dans les cartes SIM. En tant qu'ingénieur en recherche et développement, il participe à la conception d'une nouvelle famille de ce type de cartes et à la normalisation des processus de fabrication, en vue de garantir leur compatibilité avec la totalité des téléphones disponibles. Une mission qui lui offre l'opportunité de s'expatrier en Chine, une destination qui le tentait depuis longtemps, et le séduisait par sa richesse culturelle et son potentiel économique.Rohit Chikballapur y restera quatre années dont deux chez Axalto, puis six mois pour apprendre le mandarin à la Sichuan University, et enfin un an et demi comme développeur d'affaires pour l'entreprise indienne Satyam Computer Services. “ Je me suis orienté vers une fonction commerciale afin d'approfondir ma connaissance du marché chinois, explique-t-il. Le côté humain de la relation d'affaires m'a beaucoup plu et j'ai pu travailler une compétence essentielle dans l'informatique, à savoir le sens du service client. ” Malgré sa maîtrise de la langue, le polyglotte reconnaît que la tâche n'était pas aisée, les différences culturelles restant fortes. “ En tant qu'Indien, je suis finalement plus proche de la culture occidentale que de la culture chinoise ”, remarque-t-il.
Du développement d'affaires à la gestion de projet… en France
En 2008, les prémices de la crise économique se faisant sentir, Rohit Chikballapur souhaite alors quitter le domaine commercial, très exposé aux périodes de ralentissement. Il accepte la proposition de l'une de ses connaissances, le CIO (Chief Information Officer) pour l'Asie et le Pacifique de Schneider Electric, et intègre ce groupe industriel comme responsable de gestion de projet. Une fonction qui l'amène rapidement à s'expatrier en France afin de se rapprocher du siège parisien de son nouvel employeur, ce qui lui permet de rebondir, en 2010, vers le poste de directeur du cloud computing.
À Paris, le retour au cloud
“ Revenir au cloud, c'était mettre à profit la diversité de mes expériences tout en retrouvant un domaine qui me passionne. ” Sa première mission : identifier les applications qui pourront le plus facilement migrer vers le cloud, telles que la messagerie et les plates-formes de collaboration.Avec le recul, Rohit Chikballapur voit son parcours bigarré comme une richesse pour son poste actuel. “ Même s'il faut garder le cap sur un objectif à long terme, je pense qu'il est bénéfique d'emprunter de nombreux chemins pour y arriver. Pour moi, les capacités d'adaptation sont une priorité dans l'informatique, le changement étant, en fin de compte, la seule constante dont on peut encore être sûr. ”
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