Grâce aux concours, les jeunes pousses acquièrent ce qui leur manque le plus quand elles démarrent : la crédibilité. La plus importante compétition étant celle d'Oséo, le fonds de soutien à l'innovation et la croissance des PME, qui a lieu chaque année, depuis 1999, en partenariat avec la mission ministérielle de la recherche et de la technologie (MRT). Vingt millions d'euros sont ainsi distribués aux lauréats. L'an dernier, ils étaient 174, dont près du tiers provenait du secteur de l'informatique.
“ Notre sélectivité (10 % des candidats récompensés) offre un label de qualité aux start up distinguées, souligne Véronique Bensemhoun, responsable du concours chez Oséo.
Nous voulons détecter les projets d'entreprises, et pas seulement ceux issus de laboratoires, puis les accompagner financièrement lors de l'étape de R&D. ”Les sociétés intéressées s'inscrivent dans une des deux catégories proposées, selon qu'elles sont au stade émergeant ? le financement étant limités à 45 000 euros ? ou en création développement ? avec des projets déjà validés, dont les subventions sont plafonnées à 450 000 euros.Oséo est également associé à de nombreux autres concours, sectoriels ou généralistes, comme les trophées de l'innovation décernés par l'INPI (Institut national de la propriété industrielle), qui récompensent une soixantaine de lauréats au niveau régional (et quatre au niveau national), le Grand Prix de l'innovation de la ville de Paris, ou encore le Tremplin Entreprises, organisé par une école de commerce (Essec) et le Sénat.
“ Les critères de sélection prennent en compte l'innovation technique, mais aussi le business model ou le positionnement sur le marché ”, précise Julien Morel, directeur exécutif d'Essec Ventures. Les start up lauréates comptent sur cette reconnaissance des professionnels pour trouver des investisseurs ou des premiers clients. De plus, elles bénéficient de conseils, d'aides à la communication ou d'une présence sur des salons professionnels. Les régions et les chambres de commerce et d'industrie (CCI) proposent aussi leurs concours, parmi lesquels Entreprises de l'innovation en Normandie, Inn'Ovations en Midi-Pyrénées ou TIC Paca.
Des distinctions reconnues par les clients et les investisseurs
Ces coups de pouce sont bien utiles pour démarrer. Jérôme Perret, directeur général d'Haption, spécialiste du périphérique à retour d'effort, et lauréat en 2002 du réseau 92 Entreprendre, l'affirme :
“ Etre sélectionné par un jury de professionnels nous a aidés face aux premiers prospects, car nous n'avions pas encore de références clients. Et nous avons bénéficié d'un suivi mensuel par un chef d'entreprise pendant plusieurs années. ”Nomadic Solutions, fournisseur de solutions de géolocalisation, a postulé à des concours dès sa création en 2003,
“ afin d'obtenir des aides à la création et des prêts sur l'honneur. Nous avons été lauréats des Masters de la création d'entreprise, organisés par le Sénat, explique Patrick Minot, le directeur.
Puis, en 2008, nous avons été distingués par PM'UP, un dispositif francilien de valorisation qui nous a permis de nous structurer et de nous déployer à l'international. ”Cet enthousiasme général est nuancé par Francois Guignot, délégué général du Comité Richelieu, qui regrette que
“ ces concours interviennent si tôt dans la vie d'une entreprise. Plus tard, celles qui se restructurent, et qui pourtant innovent, ont plus de mal à être reconnues. ” Nomadic Solutions continue pourtant d'engranger des prix ? celui décerné par la plate-forme Kickapps, ou encore l'Appfab de Microsoft.
“ Des distinctions grâce auxquelles nous touchons les grands comptes, nos nouveaux clients ”, souligne Patrick Minot.
Votre opinion