De nouveaux algorithmes pour piloter les drones
Les aéronefs sans pilote humain étaient omniprésents sur le Salon du Bourget 2011
La recherche informatique européenne mène de nombreux projets sur les drones. Objectif : rattraper le retard accumulé sur les Etats-Unis et Israël. Peu médiatiques, les drones restent méconnus du grand public. Ils étaient pourtant très présents dans les allées et sur le tarmac du Bourget. Ces aéronefs sans pilote sont l'avenir de l'aviation de combat et leurs applications civiles s'avèrent multiples. Outre les plus puissants d'entre eux, le Talarion d'EADS et le Telemos de Dassault Aviation allié à l'anglais BAE Systems, en compétition pour équiper les armées européennes d'un drone Male (Medium Altitude Long Endurance), on y découvrait des drones de reconnaissance de plus petite taille : mini-hélicoptères, avions proches des appareils radiocommandés, voire missiles pilotés.
Intelligence collective
Et si la technologie de contrôle de ces machines est aujourd'hui maîtrisée par de nombreux industriels européens, les centres de recherche planchent pour introduire plus d'intelligence collective et ne plus se contenter de suivre un plan de vol via la géolocalisation GPS. Gilles Coppin, enseignant-chercheur à Télécom Bretagne, a ainsi présenté sur le stand de la DGA (Direction générale de l'armement) la technologie Susie (Supervision de systèmes d'intelligence en essaim). Il s'agit de contrôler un groupe de drones de surveillance à partir d'une table tactile où les opérateurs désigneront les zones à surveiller et celles à éviter. L'algorithme les aidera à réaliser leur mission, qu'il s'agisse de la surveillance du champ de bataille pour les militaires, ou celle d'un feu de forêt en environnement civil. Le projet a été mené par le laboratoire Lussi de Télécom Bretagne, avec l'équipe Maia de l'Inria Loria (Laboratoire lorrain de recherche en informatique).
Aéronefs avec et sans pilote capables de voler ensemble
L'algorithme est commercialisé par Deev Interaction, une spin off de Télécom Bretagne. Cette idée de fonctionnement en réseau des drones est défendue, notamment, par le groupe de recherche de Bartlomiej Czerwinski, de l'université de technologie de Poznan (Pologne), qui s'appuie sur le framework C4ISR du département de la défense américain pour consolider des données de multiples drones et capteurs sur une console unique.
Le fonctionnement en essaim sera l'une des caractéristiques du Neuron, le drone de combat conçu par la France, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, la Suède et la Suisse. Des essaims de ces appareils pourront être dirigés sur un objectif, et ils seront capables de se fondre au sein de formations incluant des Rafale ou des Gripen pilotés, eux, par des humains. Le démonstrateur Neuron, en cours d'assemblage, sera vraisemblablement présenté sur le Salon du Bourget en 2013.