Déferlante de suppressions d'emplois dans le secteur high-tech

La crise touche de nombreux acteurs de la high-tech, notamment les constructeurs. Les vagues de licenciements se succèdent.
C’est HP qui a ouvert le bal en mai en annonçant pas moins de 27 000 suppressions de postes. Un vaste plan social qui, selon les dirigeants du numéro 1 mondial des PC, permettrait d’effectuer jusqu’à 3,5 milliards d’économies, et qui s’échelonnera jusqu’à fin 2014.
Fin juin, c'était au tour du fabricant canadien RIM, confronté à des problèmes de restructuration pour se maintenir à flot, de prévoir 5 000 licenciements.
Le fabricant américain d’imprimantes Lexmark a, quant à lui, décidé d’abandonner son activité de fabrication et de développement d’imprimantes à jet d’encre, jugée peu lucrative par rapport à celle des laser. Et de se séparer de 1 700 de ses collaborateurs…
Les emplois touchés le seront principalement aux Philippines, à Cebu, où le groupe possède une usine, qui sera fermée fin 2015. Le groupe a, d’après Reuters, réalisé l’an dernier un bénéfice net de 321 millions de dollars, mais les coûts de restructuration s’élèveront à 160 millions de dollars avant impôts. En six mois, le cours de l’action a été divisé par deux, passant de 38 à 19 dollars.
Google, qui a racheté Motorola Mobility l’an dernier pour son portefeuille bien garni de 17 000 brevets, va lui aussi « dégraisser ». 4 000 emplois, soit 20 % des effectifs, vont être supprimés. La priorité sera donnée à la recherche et au développement et aux téléphones de type smartphone. Selon le New York Times, les indemnisations s’élèveront à 275 millions de dollars.
En Asie...
La période estivale a également été l’occasion pour Sharp d’annoncer son premier plan social depuis… 1950. Le fabricant d’écrans japonais va supprimer 5 000 postes dans le monde, dont 2 000 au Japon. Les employés seront sollicités pour des départs volontaires qui prendront effet le 15 décembre. Une opération qui va coûter 270 millions d’euros à la firme. 3 500 postes supplémentaires sont menacés, car Sharp pourrait se séparer d’usines fabriquant des télévisions en Chine et au Mexique.
Après avoir racheté les 50 % de parts détenues jusqu’en octobre 2011 par Ericsson, Sony Mobile Communications (anciennement Sony Ericson) poursuit aussi sa restructuration. Le siège social va être rapatrié de Suède au Japon et environ 15 % des effectifs partiront d’ici à la fin mars 2014. Le groupe Sony prévoit de supprimer 10 000 postes dans le monde d’ici la fin 2012.
Nec, autre fabricant japonais d’écrans, de vidéoprojecteurs et de systèmes de télécommunication – certes un peu moins connu que ses concurrents en Europe –, va se séparer de 10 000 employés. Plus de 2 000 d’entre eux ont déjà accepté le plan de départ volontaire et quitteront le navire fin septembre.

Le Xperia Go, de Sony Mobile Communications.
en Europe aussi...
L’Europe est aussi touchée. Le journal allemand Börsen Zeitung affirme que Siemens serait sur le point de supprimer « des milliers d’emplois ». Un changement de cap à 180 degrés : la firme a embauché 23 000 personnes dans le monde au cours des quinze derniers mois…
Notre liste n’est certainement pas exhaustive et les analyses des économistes ne laissent malheureusement pas augurer d’un retournement de situation. Les raisons évoquées, quelle que soit la firme, sont toujours les mêmes : retour à la rentabilité, réduction des coûts… Le plus inquiétant reste que la plupart de ces géants de la high-tech pointent du doigt un même continent : l’Europe où la consommation a fortement ralenti ces derniers mois.
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