Définir le périmètre informatique à infogérer

Pour réussir son contrat d'infogérance, un travail minutieux de préparation est primordial. Et cela, pour définir le patrimoine informatique et les divers niveaux de service attendus, mais aussi pour constituer le budget de référence.

' En externalisation, ne fonctionne correctement que ce qui marche déjà bien en interne ', affirme Dominique Malige, le DSI du groupe Lafarge. L'opération impose d'abord une définition précise du périmètre informatique à infogérer. ' Car dans certaines DSI, on méconnaît encore le patrimoine ?" notamment applicatif ?", car il a été développé au fil du temps avec des équipes internes et externes. Pour le cartographier, mieux vaut prendre du recul ', détaille Philippe Launay, responsable des offres chez Sodifrance.Cet état des lieux nécessite aussi de décrire le parc informatique et d'examiner les nouveaux besoins. Mais le travail de Romain n'est pas terminé. L'entreprise doit savoir exactement ce que l'on demandera aux futurs partenaires, et ce que cela coûtera. ' Il faut définir des périmètres vertueux et cohérents, puis formaliser tout cela dans un document ', complète Dominique Poilevey, responsable de l'offre Efficience des systèmes informatiques chez EDS.Le DSI peut s'appuyer sur la méthodologie des prestataires envisagés, apportant une définition précise des niveaux de service (SLA ou Service Level Agreement). ' Un modèle normé, servant de nomenclature de référence, évite les erreurs. Il définira, par exemple, le plancher des services et le seuil attendu ', précise Bruno de Saint-Chamas, chez CSC. La prise en compte des unités d'?"uvre techniques et économiques est fondamentale. Celles-ci serviront à gérer la variabilité du contrat et du périmètre d'infogérance. Enfin, il faut évaluer un budget de référence, incluant tous les coûts directs et indirects de production et de gestion. Sans oublier les coûts des ressources humaines et du management.

Maîtriser les risques, et le transfert d'effectif

La préparation d'un contrat d'infogérance nécessite de l'anticipation. Le DSI doit maîtriser la gestion des risques, savoir prendre des décisions en fonction de ceux-ci, et identifier les problèmes tels que le transfert de personnel. Il devra se préparer à gérer les nouveaux partenaires du contrat dans le cas d'une clause de réversibilité. Le travail en amont est donc déterminant. Et gare aux sous-estimations. ' Il est préférable d'avoir identifié les tâches et les résultats que l'on peut attendre. Les besoins de l'entreprise cliente ne sont pas forcément bien formulés au départ, et les définitions pas toujours claires ', explique Bruno de Saint-Chamas, chez CSC.Ce travail de réflexion doit ainsi achever de convaincre le patron de l'intérêt de l'opération. ' Préparer son contrat ne signifie pas se focaliser sur les meilleures pratiques et sur les prix, avertit Dominique Poilevey, d'EDS. Le DSI doit d'abord réfléchir à l'impact de son projet, au contexte économique de l'entreprise, et se demander s'il sera en mesure de présenter une "success story" à sa direction générale. '