Dell et IBM jouent des coudes sur les serveurs critiques

Les nouveaux serveurs PowerEdge R910 et M910 ont 40 cœurs. IBM réplique avec des configurations capables d’exécuter 128 machines virtuelles à la fois.
Dell et IBM se lancent dans la bataille des serveurs à quatre processeurs, ceux-là mêmes qui servent à exécuter de grosses bases Oracle ou a consolider un maximum de machines virtuelles. Dans sa dernière étude sur les serveurs, datée de février, IDC soulignait que ce segment de marché était celui qui connaissait la meilleure progression en ce qui concerne l’architecture x86 et que Dell en était le leader.
Il faut dire que l’on part presque de zéro : le gros des ventes se fait encore sur les configurations à simple ou double processeurs, aux prix plus attractifs, notamment au format lame.
Mais Dell a fermement l’intention d’imposer son offre face à celle, propriétaire, d’IBM. Car ce segment des serveurs haut de gamme est l’un des derniers remparts d’Unix. Il correspond à une niche dans laquelle on trouve surtout des entreprises et leur besoin de puissance pour exécuter des applications critiques.
Des serveurs x86 à 40 coeurs

Pour parvenir à grignoter des parts à IBM, Dell lance une double offensive. D’une part, ses derniers serveurs PowerEdge R910 (format rack) et M910 (format lame) sont censés atteindre, sous Oracle, 99 % des performances des configurations IBM Power7 équivalentes, selon une mesure à paraître d’Intel et du cabinet indépendant Spec. En la matière, ces serveurs sont parmi les premiers à intégrer les derniers processeurs Xeon E7 d’Intel, ce qui leur confère un moteur de 40 cœurs et jusqu’à 1 To de mémoire vive sous le capot. Le commun de l’offre serveur x86 comprend plutôt ces jours-ci des configurations en 16 cœurs et 192 Go de RAM.
D’autre part, le constructeur lance des services de migration Unix, avec moult ateliers, laboratoires de tests et accompagnements sur site pour aider les entreprises à adapter leurs applications critiques à Linux.
Jed Scaramella, responsable de recherche chez IDC, estime que Dell a des chances de réussir : « Nous constatons que les utilisateurs cherchent aujourd’hui davantage à faire migrer leurs applications critiques vers des serveurs x86 (…) car ils peuvent faire plus de choses à un prix plus intéressant », indique-t-il.
IBM accélère de 60%

Sitôt annoncé, sitôt répondu. IBM réplique du tac au tac avec deux nouveaux serveurs Power 7, toujours sous Unix (AIX 6.1, en l’occurrence) et toujours d’architecture très propriétaire. Son BladeCenter PS704 (format lame) totalise 32 cœurs et s’avère, selon les mesures d’IBM, 60 % plus rapide que son prédécesseur. Son prédécesseur étant celui qu’Intel avait utilisé en guise de comparaison pour évaluer la puissance de sa toute dernière architecture Xeon.
Le serveur en rack Power 750 Express passe quant à lui à 3,6 GHz, soit 10 % de puissance en plus que précédemment. Il faut par ailleurs noter que les machines d’IBM exécutent 128 processus à la fois – soit autant de machines virtuelles d’un point de vue contractuel – alors que les derniers serveurs de Dell n’en tolèrent que 80.
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