Dell recherche second souffle désespérément
Le nouveau Dell se veut plus agressif et plus enclin aux rachats. Les objectifs de la firme sont simples : redevenir le leader des PC et doper sa marge en renforçant les services.
Pauvre Michael Dell. A peine a-t-il repris les commandes de la société qu'il est déjà dans la tourmente. Le fabricant vient, en effet, d'être frappé par une procédure collective qui l'accuse d'avoir artificiellement gonflé ses profits
en recevant 250 millions de dollars par trimestre d'Intel pour l'utilisation exclusive de ses processeurs.Dell est déjà soupçonné de pratiques comptables frauduleuses. Cette nouvelle affaire n'arrange rien. Car il cherche désespérément un second souffle. Il y a encore deux ans, le constructeur impressionnait avec son insolente croissance.
Allant jusqu'à se fixer l'objectif ambitieux de 80 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour l'année fiscale 2008 ou 2009 (close en janvier). Aujourd'hui, il paraît évident que le pari sera dur à tenir. Car il faudrait sortir d'on ne sait où,
une croissance de plus de 40 % par trimestre. Or, la firme multiplie les alertes sur résultats, avec une rentabilité en berne. Dès lors, beaucoup réclamaient la tête de Kevin Rollins, directeur général depuis trois ans. Mais Michael Dell l'a
toujours soutenu... jusqu'à la semaine dernière où, selon nos informations, la pression du conseil d'administration était telle qu'il a dû lâcher son ami et partenaire de dix ans.Le retour du fondateur s'inscrit dans la durée, a-t-il déclaré. Il n'y aura pas de nouveau directeur de l'exécutif, Michael Dell reprend tout en charge. Dans un mémo adressé aux employés, il détaille les changements qu'il entend
appliquer. Tout d'abord, il supprimera tous les bonus pour 2006 et taillera dans l'encadrement. Sur les 20 personnes qui lui reportent directement, il n'en gardera que 12. ' Nous avons un nouvel ennemi : la bureaucratie.
Elle nous coûte de l'argent et nous ralentit ', écrit Michael Dell. Des cadres nous ont confirmé le poids qu'ont pris les reporting dans la prise de décision. Premier chantier : la réduction de coûts.
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