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C'est une petite bombe qu'a lâchée Dell et, en tout cas, un gros caillou dans le jardin d'Intel. Le spécialiste de la vente directe a en effet pris un virage à 180?' en annonçant qu'il commercialiserait des serveurs à base de processeurs Opteron avant la fin de l'année. Un succès pour AMD, d'autant plus que ce sont les serveurs haut de gamme multivoies qui seront concernés. Certes, les volumes de ventes sur ce secteur ne sont pas énormes, mais il n'empêche que c'est un mauvais coup porté à Intel. Pourquoi maintenant ? ' On se rend compte que de plus en plus de serveurs haut de gamme sont équipés d'Opteron. En outre, nos clients souhaitaient avoir le choix entre les deux plates-formes ', explique Thierry Labbé, directeur général de Dell France.
Faire face à la concurrence
Pour l'instant, seuls les serveurs sont concernés, mais ' Dell continue de tester les processeurs AMD sur les PC et les portables. Il est clair que si le succès est au rendez-vous avec ces serveurs, cela augmente la probabilité d'étendre le choix AMD à d'autres gammes, surtout que désormais nous avons des relations commerciales ', reconnaît Thierry Labbé. L'annonce de Dell est concomitante de celle de ses résultats financiers pour son premier trimestre fiscal, qui ne sont pas fameux. Alors que le constructeur était habitué à une croissance à deux chiffres, pour ce trimestre, et par rapport à la même période de l'année dernière, elle n'est que de 6 %. Le CA passant de 13,4 milliards de dollars au premier trimestre fiscal 2006 à 14,2 milliards de dollars pour la même période de 2007. Pis, les bénéfices sont en baisse de 18 %, passant de 934 à 762 millions de dollars dans le même intervalle. De fait, Dell subit de plus en plus de concurrence, et son modèle BTO (build-to-order) n'est plus si original que cela. ' Notre modèle n'est pas en cause, et nous sommes encore les seuls à proposer vente directe et fabrication à la demande. Simplement, nos parts de marché en Europe et en Asie sont inférieures à celles que nous avons aux États-Unis. Dans ces régions, nous avons un potentiel de croissance de 20 milliards de dollars. Mais il faut du temps ', estime Thierry Labbé. Reste que le constructeur n'a jamais vraiment innové, avec un budget de R&D d'environ 1 % du CA, ce qui risque de lui coûter cher à long terme : ' Nous allons désormais investir plus sur l'esthétique de nos produits, ce qui est important pour le grand public. Cela étant, notre métier n'est pas d'inventer des technologies, mais de les rendre plus accessibles. Par exemple, notre alliance avec EMC fonctionne très bien ', justifie Thierry Labbé.