Demain, les salariés seront bardés d'objets connectés

Lunettes, bracelets, vêtements? Presque que tout ce que l'on porte sur soi peut être connecté. Pour le plus grand bonheur des geeks mais aussi des entreprises qui veulent en barder leurs salariés. Présentée à LeWeb, une étude de Forrester fait le point.
Et vous sur quel endroit de votre corps seriez-vous prêt à porter un objet connecté ? Cette question, Forrester l’a posée à un panel de consommateurs américains et européens. Le poignet arrive en tête – 42% des américains et 36% des européens – suivi des objets à clipper sur les vêtements (35% aux Etats-Unis, 23% en Europe), des objets intégrés aux vêtements (19% aux Etats-Unis, 15% en Europe), des écouteurs et casques (21% aux Etats-Unis, 10% en Europe), et enfin des lunettes intelligentes (18% aux Etats-Unis, 12% en Europe).

Dans une étude présentée en exclusivité à LeWeb, Forrester observe un intérêt marqué des consommateurs pour ces « wearables ». 45% des américains et 32% des européens déclarent être tentés par l’idée d’en posséder un. Et la sortie en début d’année prochaine de l’Apple Watch, la montre connectée d’Apple, pourrait en faire définitivement un marché de masse.
Pour le grand bonheur des entreprises BtoC qui peuvent transformer « l’expérience client » en créant des services innovants. Par exemple, le t-shirt intelligent Polo Tech de Ralph Lauren, conçu avec la technologie OMsignal, détecte les paramètres biométriques lors d’un exercice physique, notamment la fréquence cardiaque. Sur votre table de nuit et sous votre oreiller, le système Withings Aura surveille et améliore votre sommeil.
Des wearables pour prévenir les accidents sur les sites à risques
Mais l’appétence pour les wearables est encore plus forte dans la sphère professionnelle. 68% des décideurs technologiques dans le monde estiment que les wearables sont une priorité pour leur entreprise, avec un bouleversement comparable à l’arrivée du mobile en 2010.
Pour quels usages ? Forrester lance quelques pistes. Les wearables peuvent prévenir les accidents sur les sites industriels en environnement hostile. Les entreprises de construction, d’exploration minière ou pétrolière pourraient ainsi non seulement localiser leurs travailleurs mais aussi suivre leur condition physique et leur état émotionnel.
Autre cas de figure : un employé d’astreinte se réveille malade. Il connecte sa montre intelligente à son smartphone et déclare son congé maladie. Prévenu, le système de planification RH de l’entreprise peut trouver la bonne ressource pour le remplacer au pied levé. Il ne lui reste plus qu’à adresser ce dernier une notification sur sa smartwatch.
L’utilisation des Google Glass qu’en fait la Japan Airlines est plus courante. Dotés des lunettes connectées, les agents de maintenance inspectent les avions depuis le tarmac et envoient photos et vidéos à des experts de la sécurité qui peuvent, à distance, évaluer l’état des aéronefs.
Dans l'avenir, prédit Forrester, les super-ordinateurs cognitifs (comme Watson d'IBM) et des agents intelligents à commande vocale (comme Siri, Cortana, ou Google Now) augmenteront la capacité de ces agents de terrain à identifier les problèmes et à prendre les meilleures décisions.
Autre compagnie aérienne, Virgin Atlantic a, lui, équipé, à titre expérimental, son personnel au sol de Google Glass et de smartwatch. But : offrir le service le plus pertinent et le plus personnalisé à ses clients du lounge 1ère classe. Il faudra s’y faire. Quand vous rentrerez dans un magasin, le vendeur saura non seulement qui vous êtes, vos goûts mais aussi vos souhaits d’achats avant que vous ne les formuliez.