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En 2005, l'Agefi a abandonné la version papier de sa revue financière pour envoyer un fichier PDF. Après huit mois, l'expérience est concluante.
L'année dernière, l'Agefi, éditeur de la revue financière du même nom et agence de presse financière, décide d'abandonner le papier pour son édition quotidienne pour proposer un fichier PDF à ses lecteurs. Le but est à la fois
d'améliorer le service aux lecteurs, en leur délivrant une information plus ' fraîche ' (l'heure de bouclage passe de 20 heures à 6 heures le lendemain matin), d'optimiser la chaîne de fabrication et
d'économiser sur les frais de production. Le projet démarre en février 2005 et passe en production dès le mois de septembre de la même année. Assurés en interne, les développements remplacent Millenium, le progiciel destiné à gérer les flux de copie
pour l'édition quotidienne. Tous les articles sont stockés dans une base de données centralisée, SQL Server.Un autre module prend en charge la mise en page par l'ajout de balises XML dans les fichiers validés. Après intégration des publicités et une étape finale de validation de fichiers PDF, un dernier module génère un sommaire dynamique
et les e-mails personnalisés qui sont envoyés à partir d'un serveur de messagerie sous Linux. À l'heure actuelle, ce dernier assure l'envoi de ces e-mails dans un délai ' de 15 à 30 minutes ', précise
Thierry Méar, DSI de l'éditeur. La répercussion des économies réalisées sur le papier, le routage, etc., permet de diviser le coût de l'abonnement par trois.
Retour d'expérience
Le premier défi à relever était de remporter l'adhésion des lecteurs. Après un mois d'utilisation, seuls trois des 6 800 abonnés avaient réclamé le remboursement de leur abonnement suite à l'abandon de la version papier. Après un an
de fonctionnement du système, le nombre d'abonnés mécontents reste résiduel. ' Prospects inclus, le PDF est envoyé quotidiennement à quelque 12 000 destinataires. Si l'on excepte les quelques cas de lecteurs désireux de
ne plus faire partie de la liste de diffusion, quasiment aucun abonné ou prospect n'a demandé à obtenir une version papier ', insiste Thierry Méar. Le projet a également facilement obtenu l'adhésion des journalistes.' L'accès en extranet permet d'écrire des papiers de n'importe où. Ce qui est un avantage indéniable pour les rédacteurs ', ajoute Thierry Méar. Techniquement, la contrainte de délai
suppose un lien télécoms sans faille. En septembre 2005, la liaison souscrite auprès de Colt a été portée à 30 Mo/s et la clause du contrat portant sur les délais de remise en service fixe ces derniers à 2 heures 30 au lieu de 4 heures.
' En outre, j'avais pris une liaison redondante auprès d'un autre fournisseur pour pallier tout problème. Une possibilité à laquelle nous n'avons jamais eu recours ', explique avec soulagement Thierry
Méar. L'application a peu évolué depuis sa mise en production. ' Nous avons ajouté des identifiants dans les en-têtes des e-mails afin de mieux suivre les envois ', indique Thierry Méar. Le programme
chargé de la gestion des erreurs a conjointement été amélioré pour mieux identifier les causes de non-distribution (adresses invalides, serveurs indisponibles, etc.).
Perspectives
Pour motiver le projet, François Robin, directeur général adjoint de l'éditeur, parlait de changement de modèle économique. Un pari qui semble réussi. Tout à fait logiquement, l'Agefi va donc généraliser cette année l'application à
l'ensemble de sa production. L'hebdomadaire Agefi Actifs va continuer à paraître sur papier, mais sa production (la gestion du flux de copie), qui reposait sur un outil propriétaire, va basculer sur l'intranet.Le module chargé de la génération des PDF va également évoluer. Les nouveaux développements auront pour but, par exemple, de relier les noms des personnes citées dans les articles aux papiers décrivant leur nomination.
' Globalement, l'enrichissement permettra d'apporter un contexte à l'information ', résume Thierry Méar. Un module basique de distribution sur les BlackBerry et les PDA communicants est déjà disponible.
Il va s'enrichir de nouvelles fonctions, notamment pour sélectionner des articles par thème. Autre axe de développement, l'éditeur envisage de développer les fonctions de tracking pendant la lecture, afin de savoir quels sont les articles ou les
pages les plus lus. Le transfert des fichiers PDF devrait également être analysé afin d'éviter que trop d'utilisateurs n'aient accès au même fichier. ' Les prochaines versions vont utiliser la signature numérique à la fois
pour identifier les envois et passer à travers les filtres antispams, mais aussi pour éviter une dissémination trop large des fichiers PDF ', explique Thierry Méar.
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