Derniers préparatifs de l'Icann avant les nouvelles extensions

Durant sa conférence au Sénégal, l'autorité de régulation d'internet a fixé les derniers détails à propos des nouvelles extensions.
La 42e édition du sommet de l’autorité de régulation de l’internet Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) a réuni 1 250 participants à Dakar (Sénégal), du 23 au 28 octobre dernier. Le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a ouvert cette semaine « icannienne » en déclarant qu’ « internet est la démocratie la plus parfaite. Tout le monde avance à la même vitesse de lumière. » Pour lui, « la réunion de Dakar est enfin l'occasion de réduire l'écart numérique avec les pays du Nord. » Le chef d'Etat a son avis sur les « nouvelles extensions internet qui auront un impact culturel et économique considérable ». Selon lui, « l'Afrique a le devoir de revendiquer le symbole de son identité en tant que continent : le .africa ».
L’Icann a profité de ce sommet sénégalais pour présenter le système d’application mis en place pour toute soumission de candidature de nouvelle extension (Top-Level Domain Application System, ou TAS dans le jargon). L'autorité a précisé que les dossiers ne seraient pas étudiés si le dossier est envoyé après la date limite du 12 avril 2012, si la redevance – de 185 000 dollars – n'est pas reçue ou si le formulaire de candidature est incomplet. L’Icann prévoit la publication des résultats des évaluations initiales concernant ces projets de nouvelles extensions en novembre 2012.
Indépendance ou expertise ?
Un autre sujet chaud du sommet a été celui des conflits d’intérêts, avec le départ de plusieurs membres de l’Icann vers des structures proposant de nouvelles extensions internet. La problématique est la suivante : cette autorité doit-elle disposer d’un directoire indépendant, qui serait alors composé de représentants n'ayant rien à voir avec l’industrie des noms de domaine, au risque de manquer d’expertise ? Ou doit-elle prendre le risque qu’il y ait des conflits d’intérêts si son bureau est composé de gens du milieu ?
Si des règles tacites existent – ne pas déjeuner avec un porteur de projet, ne pas voter à des résolutions où l’on est impliqué professionnellement… –, il existe des lacunes. Conclusion, le board de l’Icann a voté une motion pour travailler contre les conflits d'intérêts et les problèmes éthiques liés aux nouvelles extensions.
Les titulaires de marques du monde entier attendent également impatiemment la mise en place d’une base de données globale protégeant leurs droits antérieurs dans le cadre des nouvelles extensions. Ce projet, intitulé Trademak Clearinghouse (TMCH) et qui est prévu pour le dernier trimestre 2012, fait toujours l’objet de travaux. Le temps presse pourtant.
Le programme de communication de l’Icann autour du lancement des nouvelles extensions a été critiqué par Mike Silber, membre du board. Son manque d’engagement en Afrique déçoit. Le board a voté une rallonge de 900 000 dollars au budget de communication des nouveaux gTLD, déjà doté de 800 000 dollars.
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