Des améliorations comme la 3D vont changer la donne
A diverses reprises, la mort du client lourd a été annoncée. Pourtant, depuis l'avènement du bureau Windows, les interfaces ont peu évolué. Partagez-vous ce sentiment ?
Stéphane Chatty : Il est vrai que les interfaces post-Windows se sont longtemps fait attendre. Mais ce n'est pas sur le bureau qu'il faut d'abord les chercher. Regardez les outils des dessinateurs ?" les produits d'Alias Wavefront, par exemple ?", les logiciels de supervision, les ordinateurs de voiture, les jeux ou la domotique. Les exigences sur l'interface homme-machine (IHM) y sont plus fortes et les contraintes de compatibilité descendante, plus faibles. Quant au client lourd, il demeure incontournable tant que l'on ne dispose pas d'une modélisation du type d'IHM visé. Le web bénéficie maintenant d'avancées en termes de graphisme et d'animation. Mais il reste tant de styles d'interaction : geste, voix, etc. D'autant que le client lourd bénéficiera en retour des avancées de la modélisation, et autorisera les mêmes processus de développement pour les designers graphiques et les développeurs. C'est ce que nous appliquons depuis trois ans. Et nous sommes ravis de voir que Microsoft s'est engagé dans cette voie avec Windows Vista. En effet, nous ressentons fortement le besoin d'IHM post-Windows. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons créé notre société.Les améliorations attendues de Windows Vista, notamment avec l'arrivée de la 3D, relèvent-elles du gadget ou vous semblent-elles significatives ?
S.C. : Certaines améliorations, si elles se trouvent au rendez-vous, vont changer la donne. Tel est le cas du dessin vectoriel, qui à la fois améliorera l'architecture des logiciels interactifs et enrichira le design des IHM. Il est disponible depuis trois ans dans notre environnement Intuikit. Et nous avons mesuré à quel point il se révèle utile aux designers pour donner plus de lisibilité à l'information et pour jouer sur la perception ou les sentiments des utilisateurs. Le tout, en utilisant l'approche fondée sur les modèles (reflétée partiellement dans XAML), qui autorisent des processus de travail multidisciplinaires efficaces, clé du génie logiciel des IHM.La taille grandissante des écrans de PC de même que le recours simultané à plusieurs affichages influeront-ils sur les prochaines interfaces utilisateur ?
S.C. : Au sein des systèmes de supervision, on recourt depuis déjà plusieurs années aux grands écrans ou aux écrans multiples. Dans ces contextes, on observe assez régulièrement des problèmes de gestion de l'attention. En effet, il se passe des choses aux extrémités de l'écran que l'on ne regarde pas. Il semble donc fort probable que l'animation et le son joueront à l'avenir un rôle de plus en plus important dans les IHM, afin d'attirer l'attention.A contrario, vous paraît-il possible de concevoir des interfaces qui deviennent réellement exploitables pour les terminaux de petite taille ?" PDA, téléphones mobiles, interfaces pour automobile ?
S.C. : Nous travaillons dans cette voie, en partenariat avec des acteurs de l'automobile, de la mobilité et de la Défense. Le plus important s'avère de déterminer soigneusement la quantité d'information que l'on compte manipuler, en fonction du style d'interaction que l'on souhaite mettre en ?"uvre. Bien sûr, il existe des limites. Mais les designers graphiques avec lesquels nous travaillons accomplissent souvent des miracles. Et, avec une bonne conception, la combinaison du graphisme et de la voix aide également à repousser ces limites.L'un de vos credos est de remplacer du cognitif par du perceptif. Avez-vous l'impression que les applications informatiques, qu'elles soient packagées par un éditeur ou faites maison, accordent une large place à cette stratégie ?
S. C. : Pas encore suffisamment. Toutefois, l'accroissement des informations forcera cette orientation. Quand il vous est impossible de quitter la route des yeux pendant plus de deux secondes, vous ne pouvez pas passer une seconde à essayer d'appréhender le contenu de votre écran. Les industriels de l'automobile et de la Défense l'ont bien compris. Sur le bureau, cela dépend du prix que vous accordez au temps de vos utilisateurs. Aujourd'hui, on commence à voir des chaînes de magasins s'intéresser au temps que perdent leurs vendeurs sur l'écran, par exemple. Je reste persuadé quà terme cela constituera un argument de vente pour les logiciels.
Stéphane Chatty : Il est vrai que les interfaces post-Windows se sont longtemps fait attendre. Mais ce n'est pas sur le bureau qu'il faut d'abord les chercher. Regardez les outils des dessinateurs ?" les produits d'Alias Wavefront, par exemple ?", les logiciels de supervision, les ordinateurs de voiture, les jeux ou la domotique. Les exigences sur l'interface homme-machine (IHM) y sont plus fortes et les contraintes de compatibilité descendante, plus faibles. Quant au client lourd, il demeure incontournable tant que l'on ne dispose pas d'une modélisation du type d'IHM visé. Le web bénéficie maintenant d'avancées en termes de graphisme et d'animation. Mais il reste tant de styles d'interaction : geste, voix, etc. D'autant que le client lourd bénéficiera en retour des avancées de la modélisation, et autorisera les mêmes processus de développement pour les designers graphiques et les développeurs. C'est ce que nous appliquons depuis trois ans. Et nous sommes ravis de voir que Microsoft s'est engagé dans cette voie avec Windows Vista. En effet, nous ressentons fortement le besoin d'IHM post-Windows. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons créé notre société.Les améliorations attendues de Windows Vista, notamment avec l'arrivée de la 3D, relèvent-elles du gadget ou vous semblent-elles significatives ?
S.C. : Certaines améliorations, si elles se trouvent au rendez-vous, vont changer la donne. Tel est le cas du dessin vectoriel, qui à la fois améliorera l'architecture des logiciels interactifs et enrichira le design des IHM. Il est disponible depuis trois ans dans notre environnement Intuikit. Et nous avons mesuré à quel point il se révèle utile aux designers pour donner plus de lisibilité à l'information et pour jouer sur la perception ou les sentiments des utilisateurs. Le tout, en utilisant l'approche fondée sur les modèles (reflétée partiellement dans XAML), qui autorisent des processus de travail multidisciplinaires efficaces, clé du génie logiciel des IHM.La taille grandissante des écrans de PC de même que le recours simultané à plusieurs affichages influeront-ils sur les prochaines interfaces utilisateur ?
S.C. : Au sein des systèmes de supervision, on recourt depuis déjà plusieurs années aux grands écrans ou aux écrans multiples. Dans ces contextes, on observe assez régulièrement des problèmes de gestion de l'attention. En effet, il se passe des choses aux extrémités de l'écran que l'on ne regarde pas. Il semble donc fort probable que l'animation et le son joueront à l'avenir un rôle de plus en plus important dans les IHM, afin d'attirer l'attention.A contrario, vous paraît-il possible de concevoir des interfaces qui deviennent réellement exploitables pour les terminaux de petite taille ?" PDA, téléphones mobiles, interfaces pour automobile ?
S.C. : Nous travaillons dans cette voie, en partenariat avec des acteurs de l'automobile, de la mobilité et de la Défense. Le plus important s'avère de déterminer soigneusement la quantité d'information que l'on compte manipuler, en fonction du style d'interaction que l'on souhaite mettre en ?"uvre. Bien sûr, il existe des limites. Mais les designers graphiques avec lesquels nous travaillons accomplissent souvent des miracles. Et, avec une bonne conception, la combinaison du graphisme et de la voix aide également à repousser ces limites.L'un de vos credos est de remplacer du cognitif par du perceptif. Avez-vous l'impression que les applications informatiques, qu'elles soient packagées par un éditeur ou faites maison, accordent une large place à cette stratégie ?
S. C. : Pas encore suffisamment. Toutefois, l'accroissement des informations forcera cette orientation. Quand il vous est impossible de quitter la route des yeux pendant plus de deux secondes, vous ne pouvez pas passer une seconde à essayer d'appréhender le contenu de votre écran. Les industriels de l'automobile et de la Défense l'ont bien compris. Sur le bureau, cela dépend du prix que vous accordez au temps de vos utilisateurs. Aujourd'hui, on commence à voir des chaînes de magasins s'intéresser au temps que perdent leurs vendeurs sur l'écran, par exemple. Je reste persuadé quà terme cela constituera un argument de vente pour les logiciels.
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