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Si le succès d'une plate-forme se mesure à son nombre de développeurs, force est de constater que le tout jeune iPhone et le futur Android ont déjà gagné à l'applaudimètre. Et avec eux, le concept d'applications mobiles riches.
Les faits
Après les Etats-Unis, l'Angleterre, et l'Allemagne, c'est au tour de la France d'être touchée par la folie iPhone. Mais un concurrent pointe déjà le bout de son nez, accompagné d'un formidable battage médiatique : Android, la plate-forme Linux mobile promue par Google. Les appareils ne seront pas commercialisés avant neuf mois, mais les premières applications sont déjà disponibles.
L'analyse
On n'avait jamais connu pareille frénésie. L'iPhone est disponible depuis moins de six mois ; il est complètement fermé ; et Apple n'a fourni aucune information sur la façon d'y développer des applications natives. Pourtant, on recense déjà plus d'une centaine de programmes. Et pas uniquement des jeux ou des outils de ' désimlockage ' : Sybase y a adapté sa suite Information Anyware, et Avaya vient de lancer son client de communications unifiées One-X Mobile.Android fait encore plus fort puisqu'aucun appareil n'a été annoncé. Seul un kit de développement est commercialisé, et encore, depuis quinze jours seulement. Mais les développeurs sont hystériques : des dizaines d'applications fonctionnent déjà sur les émulateurs.
Pourquoi un tel engouement ?
Certes, beaucoup sont alléchés par les 10 millions de dollars que Google distribuera aux meilleures réalisations. Mais personne ne peut nier l'engouement suscité. L'intérêt est tel que certains travaillent déjà à porter Android sur les appareils Windows Mobile actuels, voire sur l'iPhone, en attendant les terminaux officiels.Si l'iPhone impressionne, c'est avant tout grâce à son navigateur, capable d'afficher les mêmes pages que sur un PC, c'est-à-dire sans reformatage, à l'image de Windows Mobile et du Blackberry. Mieux, sa compatibilité CSS et Javascript lui donne accès aux sites recourant aux techniques Ajax : Google Apps, Zoho, Salesforces, etc.Android reprend le même principe. Son navigateur est conçu sur la même base technique que celui de l'iPhone. C'est d'ailleurs la qualité du navigateur mobile qui favorise, aujourd'hui, l'émergence d'outils de GRC (gestion de la relation client) ou de décisionnel mobiles. Business Objects (BO), Cognos, Information Builder, et Microstrategy proposaient des déclinaisons mobiles de leurs tableaux de bord. Mais le navigateur était si primitif que beaucoup recouraient à une application Java ou native pour afficher des tableaux ou des graphiques lisibles sur un petit écran. Avec l'iPhone et Android, la même application web riche fonctionnera à l'identique sur un PC et sur un mobile. Ce qui ouvre des perspectives intéressantes pour les portails d'entreprise ou l'équipement des forces de vente.
Deux ergonomies pour une même application
Reste que les écrans des mobiles sont toujours plus petits que ceux des PC. Pire, ils s'utilisent en mode portrait là où ceux des PC se consomment en mode paysage. Résultat, malgré les efficaces fonctions de zoom intégrées dans l'iPhone et Android, on observe déjà un mouvement visant à proposer deux ergonomies pour une même application : l'une très riche en Javascript, avec beaucoup d'éléments d'interactivité taillés pour les réseaux filaires et les PC ; l'autre, plus légère, axée sur la consultation et optimisée pour les mobiles sur réseaux cellulaires. Tel est le cas, depuis peu, pour les Google Apps (Mail, Reader et Docs), mais aussi pour le récent Webfocus Active Reports. Contrairement à ce que les développeurs imaginaient, ils risquent encore de devoir créer deux versions de leur application. Même si, avec l'iPhone et Android, le différentiel portera essentiellement sur la présentation.
De nouveaux problèmes de sécurité
A mesure que les téléphones se prennent pour des ordinateurs, ils s'exposent aux mêmes contraintes. La course-poursuite entre Apple et les bidouilleurs l'a prouvé : plus une plate-forme fermée est populaire, plus les développeurs s'acharnent pour y trouver des failles et la personnaliser avec leurs propres logiciels, fussent-ils malveillants. Android, avec son approche open source, n'est pas épargné. Il devra garantir que sa grande ouverture ne constituera pas un appel du pied aux pirates de tous poils.
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