Des chaires créées pour allier établissements et entreprises
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Associant management et hautes technologies, les chaires d'entreprises, très présentes dans les écoles, préparent les élèves à leurs futures missions.
A l'affût de financement et d'adéquation avec les nouvelles attentes des entreprises de hautes technologies, nombre d'écoles de commerce créent des chaires. Triple avantage : elles obtiennent des fonds supplémentaires,
suivent de près l'innovation, et ouvrent l'horizon de leurs élèves sur des secteurs porteurs.A titre d'exemple, pour obtenir une chaire permanente à HEC, l'entreprise effectue une dotation en capital d'un montant de 1,52 million d'euros. Pour une chaire pluriannuelle, la dotation s'élève à 230 000 euros
par an sur une période de cinq ans, reconductible. Les thèmes de recherche et d'enseignement sont choisis en concertation.En début 2006, Atos Origin monte ainsi une chaire intitulée ' Stratégie de croissance et management de l'intégration ', qui, entre autres, conduira des travaux de recherche sur
ces thèmes. Elle est placée sous la responsabilité de Bernard Garrette, professeur associé à HEC au département stratégie et politique d'entreprise. Une façon, pour les élèves, de se familiariser avec les spécificités des sociétés de services
informatiques.L'Essec, de son côté, a créé une chaire dite ' Innovation et services ' avec les concours de CSC, de BMW et de Bouygues Télécom. L'objectif est clairement défini.
' Approfondir, au travers de cours, de travaux de recherche ou de projets en entreprise, des domaines clés tels le management stratégique des services, leur essor international, la stimulation de l'innovation dans les produits
et les processus, et la mise en cohérence des chaînes de production. '
Récupérer des fonds pour les chercheurs
Dans la même dynamique, l'Essec vient de lancer, avec Centrale Paris, un programme sur la création de produits innovants avec l'équipementier Faurecia et la société de conseil Capgemini Consulting. Autre initiative récente : la
coopération entre l'Ecole supérieure de commerce de management Tours Poitiers (Escem) et STMicroelectronics.En contre-partie d'un financement de 150 000 euros versé par l'entreprise, l'école de commerce contribue à la stratégie de la société électronique américaine en matière d'intelligence économique. Elle associe les
étudiants aux travaux et aux projets portés par STMicroelectronics, mobilise ses chercheurs sur des thématiques spécifiques, et offre à ses collaborateurs des conditions d'accès privilégiées à la formation continue.
Les fonds donnent du temps pour la recherche
Pour Pierre Larrat, professeur associé à l'Escem, cette démarche présente d'autres intérêts : les fonds apportés par la société permettent aux chercheurs de l'école de dégager du temps pour... chercher !
' Nous pouvons donc réfléchir avec les experts de l'entreprise sur l'innovation, l'organisation... Bref, sur tous les champs qui rejoignent l'intelligence économique ', précise-t-il.Et cela, en respectant les règles de confidentialité auxquelles sont tenus les étudiants qui travaillent sur un sujet de veille. Quant aux professeurs, une fois leurs travaux de recherche présentés et validés par l'entreprise
partenaire, il leur est possible de les publier lors de colloques académiques.Les écoles ont bien compris l'intérêt de monter de telles chaires en termes d'image. Aussi s'adressent-elles en priorité à des entreprises en pointe et connues dans leur domaine. L'Institut d'administration d'entreprises (IAE)
de Toulouse a de ce fait créé plusieurs chaires avec les sociétés Pierre Fabre et Airbus, et, plus récemment, avec SFR. L'opérateur de téléphonie mobile intervient au sein du Master marketing high-tech, de l'IAE.Ces initiatives se pratiquent aussi dans les écoles d'ingénieurs. Relativement simples à instituer, elles sont appelées à se développer. Comme le soulignait le directeur du groupe HEC, Bernard Ramanantsoa, lors de la
conférence organisée en novembre dernier par le GET (Groupement des écoles de télécommunications), elles participent à la visibilité des écoles.