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Linux est de loin la technologie open source la plus étudiée, même si l'arrivée de Vista lui a fait de l'ombre cette année. Les certifications, jusqu'ici peu reconnues, pourraient connaître un regain
d'intérêt avec le programme LPI.
Avec le temps, l'apprentissage de l'administration Linux s'est structuré. Du coup, les formations dans le domaine foisonnent. Désormais, la maîtrise des commandes de base, la configuration du système, et la
gestion du réseau sont formalisées en trois niveaux, correspondant aux compétences initiales des stagiaires. Les bonnes pratiques de sécurité et l'écriture de scripts d'automatisation dans des langages aussi évolués que Perl ou Python
viennent rallonger les catalogues. Ce n'est pas fini. Les plus avancés des administrateurs Linux sont invités à se pencher sur l'urbanisation du système d'information, les plus pragmatiques n'oublieront pas de suivre un
cours sur Nagios, l'outil de supervision open source en mode graphique. PLB ose même les cours sur le déploiement d'un cluster Linux. Chez pratiquement tout le monde, une formation consacrée à Linux en mode embarqué et temps réel vient
d'ouvrir : ' Pour de nombreuses PMI, Linux est la nouvelle brique qui sert à construire des détecteurs intelligents ', témoigne Pierre Bourcarq.
Linux stagne derrière Vista
Parlons chiffres. Selon le baromètre des logiciels libres d'Anaska et IB-Formation, le nombre de stagiaires formés à Linux reste globalement stable entre 2006 et 2007 (+ 1 %) après avoir crû significativement en
2006 (+ 30 %). Selon Cyrille Pierre de Geyer, il ne s'agit pas d'un désintérêt : ' D'une part, il faut comprendre que l'étape de découverte de Linux par la majorité des
administrateurs est maintenant franchie. D'autre part, de nombreuses entreprises se sont tournées cette année vers les formations Windows à cause de l'arrivée de Vista et des mises à jour vers Windows Server
2003. 'Symptôme d'une offre reconnue par le marché, l'administration Linux s'ouvre à la certification. Red Hat et Novell font passer des examens qui valident officiellement les compétences d'un candidat sur
leurs distributions. Mais le principe, très prisé dans l'écosystème des solutions propriétaires, ne fait pas encore autorité sur le marché de Linux. Pour Tony Oger, ' la certification s'obtient simplement à
l'issue d'un questionnaire à choix multiples et ne sert qu'à valoriser le CV. Sur le terrain, on demande plutôt à un administrateur d'être rapidement opérationnel sur des serveurs Linux. Les fioritures n'ont pas
voix au chapitre '.Cela dit, la SSLL Linagora témoigne du succès qu'a rencontré son tout récent programme de certifications Linux Professional Institute. Il faut dire que ces examens, créés par l'association canadienne du même nom, se
veulent les seuls indépendants de toute marque commerciale. Répartis en trois degrés de difficulté, ils attestent de compétences sur la mise en place de Linux, sa personnalisation, son automatisation, et sa sécurisation. L'examen lui-même
coûte 200 euros, dont la moitié est reversée au LPI. A la tête de Linagora, Alexandre Zapolski concède que la valeur accordée par les entreprises aux certifications LPI est encore difficile à connaître, mais il est très optimiste :
' En deux semaines, vingt personnes sont venues se former pour passer le premier examen. Ce nombre de participants correspond au maximum de stagiaires que nous pouvons accueillir pour une telle période. Il existe une vraie
demande pour une titularisation des acquis dans le monde open source. Or, ni Red Hat, ni Suse n'y répondent avec leurs certifications. Chez eux, cela ressemble trop à l'élaboration d'une base
d'utilisateurs. '
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