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La demande croissante des prestataires d'infogérance fait fortement grimper la cote des techniciens. Mais, contexte de réduction des coûts oblige, les rémunérations évoluent à la baisse.
L'externalisation de la production et de la gestion des infrastructures par les grands comptes n'est plus un événement. La plupart des grandes entreprises ont franchi le pas depuis bien longtemps. Aujourd'hui,
les avancées en matière d'infogérance consistent, pour les clients de cette prestation, à tirer de plus en plus les coûts vers le bas. Comment parvenir à cette réduction perpétuelle des coûts ? Celle-ci passe d'abord par
l'industrialisation de la prestation qui a, en règle générale, déjà eu lieu. Ensuite, il ne reste plus d'autre issue... que de baisser les rémunérations des équipes en charge de la prestation.
Des passerelles pour devenir ingénieur
Face à la tendance observée durant les années de crise à affecter des ingénieurs sur les métiers de la production, une tendance inverse consiste aujourd'hui à recourir à des profils toujours plus bas pour répondre aux besoins
en matière de hot line, help desk, maintenance. Quitte à prendre en charge leur formation dès leur entrée dans la société prestataire.Paradoxalement, les niveaux de ces techniciens semblent de plus en plus élevés. ' Le marché du recrutement se transforme, constate Odette Dacunha, DRH d'Econocom. Nos candidats sont
de plus en plus qualifiés. J'ai, par exemple, recruté un titulaire d'une licence pro qui s'intéresse aux problématiques des systèmes d'information liés à la paye. Ce qui est la preuve d'un niveau de qualification
assez élevé '.Quel que soit leur niveau, les jeunes techniciens conçoivent mal leur vie professionnelle assis sur un fauteuil et pendus au téléphone. C'est la raison pour laquelle, selon Catherine Macchia, DRH d'Osiatis,
' les profils sont très difficiles à trouver pour le help desk '. Sans compter que la majorité d'entre eux, influencés par les parents et les médias, souhaitent poursuivre ou reprendre leurs
études jusqu'à bac + 5.
Des besoins en gestion d'infrastructure
Face à cette forte demande des techniciens, nombre de prestataires organisent la montée des bac + 2 vers le diplôme d'ingénieur. ' Nous sélectionnons les meilleurs en interne, puis nous leur proposons
un cursus d'un an en partenariat avec l'Institut national des télécommunications (INT). Nous avons ainsi plusieurs promotions de 8 à 10 personnes qui ont obtenu leur diplôme. C'est un argument qui séduit nombre de techniciens à
l'embauche ! ', explique Christelle Chappaz, DRH de Devoteam.Une fois ingénieurs, les meilleurs trouveront leur voie dans des domaines d'expertises très recherchés, comme les technologies Citrix, l'open source ou les télécoms. Pour le reste le tiercé gagnant de la gestion
d'infrastructures n'a pas changé : Microsoft, Linux et Unix. En revanche, certaines nouvelles compétences se font jour, dont certaines peuvent paraître surprenantes. ' Nous avons des demandes de techniciens
bilingues anglais, indique Carole Bouxom, responsable filière IT de Kobaltt. Nous voyons même quelques personnes qui ont passé deux ou trois ans en Chine. Il n'est pas rare de recevoir ces temps-ci des demandes sur des
profils maîtrisant deux, trois ou même quatre langues. Et si incroyable que cela paraisse, nous arrivons à en trouver. 'Certes les prestataires sont les principaux recruteurs en matière d'infrastructures. Mais des opportunités subsistent chez les grands comptes. Ainsi le groupe Crédit Agricole SA consacre un tiers de ses recrutements à venir à
la production. En revanche, les profils ciblés par la banque concernent plutôt des ingénieurs ou, au minimum, des bac +3, titulaires de la licence pro.
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