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Le service juridique du champion de la restauration rapide exploite depuis peu un logiciel de génération automatique de contrats pour le suivi de ses locations-gérances.
Reconnu et reconnaissable, le M doré de McDonald's devrait coiffer une trentaine de nouveaux restaurants cette année. Ce qui portera à plus de 1 100 le nombre de sites de restauration rapide ouverts par la filiale française du
géant américain. Ces établissements fonctionnent en location-gérance auprès de filiales, en franchise ou en joint-ventures.Pour le service juridique de McDonald's France, cette spécificité conduit à gérer plus d'un millier de contrats. Chaque année, la moitié d'entre eux doit être rectifiée à cause d'un changement dans l'organisation (modification
financière, notamment), dans le capital social ou de l'identité du franchisé. A chaque fois, cela génère un nouvel acte juridique.
Une production simplifiée des actes juridiques
Résultat : sur les quatorze salariés du service juridique de McDonald's France, un juriste et trois assistantes travaillent exclusivement sur les documents concernant la location-gérance et les sociétés. Pour gagner en
productivité et en compétence, ils utilisent depuis peu un logiciel d'aide à la génération automatique de contrats. Depuis, ' nos assistantes juridiques ont plus d'autonomie pour produire des actes simples ou récurrents, tels
que les avenants financiers pour les contrats de location-gérance ', explique Françoise de Borda, responsable du service juridique de McDonald's.Désormais, il leur suffit de sélectionner dans la bibliothèque électronique un modèle de contrat parmi la trentaine actuelle, et d'appeler la fiche du cosignataire. Les données qui y sont rattachées (nom du gérant, lieu et surface du
restaurant, montant du loyer, etc.) viennent alors s'agréger automatiquement dans les champs réservés à cet effet. Certaines informations relatives aux nouveaux restaurants proviennent de l'infocentre de McDonald's, où sont stockés et mis à jour les
éléments financiers et les renseignements relatifs au patrimoine immobilier du groupe.En déléguant la production d'actes simples à ses assistantes, le juriste a tout loisir de se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme la rédaction de contrats complexes. L'ordinateur fournit une matrice du document,
et comporte un clausier qui facilite la rédaction en incluant les différentes clauses prévues par le juriste. Lequel aura préalablement défini les règles d'exclusion ou d'incompatibilité. A charge, pour le logiciel, d'articuler ces actes selon un
mécanisme algorithmique.
Les directions opérationnelles sont concernées
La mise en place d'une telle application nécessite de mener un audit sur l'existant. Les modèles de contrats types déjà utilisés dans l'entreprise sont les plus appropriés à la modélisation. La démarche favorise d'ailleurs
l'optimisation des clauses. Dès lors que les actes types sont disponibles, toute personne peut facilement générer un contrat sans connaissance juridique particulière.A la fois inconvénient et avantage, cette possibilité est souvent mise en avant par les éditeurs. Celui de Legal Suite, fournisseur de l'application, est intervenu comme conseil juridique auprès de son client et l'a assisté dans son
audit.Quelques mois après son déploiement, l'application est essentiellement utilisée pour les contrats spécifiques à la location-gérance. Mais une fois rodée, elle sera étendue à d'autres directions opérationnelles.
' Nous comptons l'utiliser pour des domaines variés, comme le marketing, les nouvelles technologies, toujours pour la rédaction de contrats types ', prévoit la responsable juridique.Certaines clauses négociées dans un contrat de location-gérance pourront être utilisées par la direction marketing pour une transaction avec les fournisseurs. ' Dès lors que la prise en main est généralisée,
cette base de données juridique sera la mémoire de l'entreprise, espère Françoise de Borda. Nous pourrons, dès lors, homogénéiser les pratiques sans avoir à réinventer la roue. '
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