Des études de marché disponibles en micropaiement

Zoom sur Qunb, une des start up du concours Dataconnexions organisé par la mission Etatlab. Sa vocation : proposer des études de marché ad hoc reposant sur le croisement de données publiques et commerciales.
Dans les entreprises, les responsables marketing et commerciaux s’escriment à sonder des sources totalement éparses pour recueillir les études et les tendances de leur marché. Plus gênant, ils sont contraints, dans un second temps, de réconcilier des données récoltées par les fournisseurs dans des périmètres différents et exposées avec des conventions de nommage distinctes.
La société Qunb est née de ces différents constats. Sa vocation : fournir un service à la carte de vente de données. « Nous nos adressons aux petits consommateurs, désireux d’acheter des informations à la découpe », expose Cyrille Vincey, fondateur de la société, qui participe par ailleurs au concours de Dataconnexions. Sa plate-forme, hébergée sur Google App Engine (le nuage de Google), croise des données « privées » (émanant de vendeurs d’étude de marché) et des donnés publiques libérées dans le cadre de l’open data, et en particulier par le portail data.gouv.fr.
Une recherche en langage naturel

Le projet comporte deux axes forts. Le premier relève des traitements back office, à la suite desquels près de 2 000 jeux de données sont rendus interopérables. « Les informations sont analysées, qualifiées, nettoyées, puis enrichies de manière à ce qu’elles reposent sur les mêmes taxonomies et les mêmes normes. Nous nous appuyons notamment sur le référentiel Freebase pour décrire les ressources. » Coté infrastructure, Qunb exploite Big Table, la base NoSQL orientée clés-valeurs de Google.
L’autre volet touche à l’interface de navigation. Deux options sont proposées à l'utilisateur : soit il récupère, via un moteur en langage naturel, les tableaux et les graphiques déjà réalisés par d’autres. Soit il élabore lui-même sa requête. « Notre algorithme se charge alors de proposer la représentation graphique la plus adaptée à sa demande. » Notons que le système s’adresse bien à des non-experts. Certes, il leur donne des outils pour zoomer, dézoomer ou modifier la représentation graphique, mais tout le travail de croisement de données reste effectué en sous-main par la plate-forme.
Le microachat plutôt que le piratage

Reste le modèle économique. « Les analyses réalisées à base de données exclusivement publiques sont gratuites. Mais celles qui impliquent des données payantes seront accessibles par le biais d’un micropaiement, explique-t-il. D’ordinaire, les entreprises sont obligées d’acheter la totalité des études à plusieurs centaines d’euros quand bien même elles n’auraient besoin que de trois ou quatre tableaux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nombre de ces études se font pirater. » En autorisant une vente au détail, sa plate-forme deviendrait donc un remède légal à ce piratage. Cyrille Vincey part en effet du principe que les gens préfèreront procéder à des microachats que de chercher des amis ou des collègues ayant déjà acheté l’étude.
Mais il faudra convaincre les fournisseurs privés de données d’accepter de morceler leurs études et de les voir revendues à la carte… Opinionway adhère d’ores et déjà à ce modèle. Qunb espère nouer d’autres partenariats.
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