Des indicateurs partagés pour superviser les services d'urgence de Lorraine
Le GCS Télésanté Lorraine déploie son Observatoire régional des urgences
Agréger les données de 22 services d'urgence et de 4 Samu était devenu une priorité pour optimiser leur gestion et dépister les épidémies. Créé en 2007 sous l'égide de l'Agence régionale de santé (ARS), le Groupement de coopération sanitaire (GCS) Télésanté Lorraine propose à ses membres des services afin d'améliorer la continuité et la qualité des soins tout au long du parcours du patient. “ L'Observatoire régional des urgences est le fruit d'une réflexion très ancienne, avoue le docteur Bruno Maire, responsable du projet pour le GCS Télésanté Lorraine, mais il a fallu un changement de direction de l'ARS pour qu'il prenne forme. ”Débuté en 2008, ce projet se concrétise aujourd'hui par la mise en place de tableaux de bord d'indicateurs, facilitant les missions de veille sanitaire et la gestion des ressources dans l'optique d'une meilleure qualité des soins. “ Un tel outil nous aurait permis de détecter la canicule de 2003 avant qu'elle ne devienne une catastrophe, poursuit Bruno Maire. Nous disposons désormais d'une base d'informations considérable, très utile pour effectuer des analyses épidémiologiques ou des études scientifiques. ” Développée en moins d'un an, l'application est toujours en cours de déploiement : 7 des 22 services d'urgence doivent encore être raccordés à la plate-forme. Ce qui n'empêche pas le GCS de déjà l'enrichir en ajoutant régulièrement de nouveaux indicateurs. Cette évolution quasi permanente était une volonté présente dès le choix de la solution.L'architecture repose sur un outil de restitution, Prelytis Livedashboard, capable de compenser les pertes de performance liées à l'absence d'agrégats dans la base par la création en temps réel d'un index en mémoire. En d'autres termes, la modélisation de la base de données n'est plus un frein à l'évolution d'une application décisionnelle, comme c'est souvent le cas dans ce domaine. Christian Badinier, directeur du GCS Télésanté Lorraine, explique : “ 70 % des passages aux services d'urgence sont déjà saisis sous forme de RPU (résumé de passage aux urgences). Extraire les informations n'a pas posé de problème majeur. ”Là encore, le GCS a fait un choix original, optant pour un outil d'intégration d'applications (EAI) qui consolide les informations toutes les quinze minutes, au lieu du traditionnel outil d'ETL (Extract Transform Load) associé aux architectures décisionnelles.“ Nos besoins en transformation de données étaient limités, chaque établissement enregistrant peu ou prou le même type d'information, ajoute Christian Badinier. Notre problématique concernait plus l'agrégation de flux, y compris avec l'extérieur. ” La plate-forme alimente en effet la base de données de l'INVS (Institut national de veille sanitaire) pour des statistiques et des études nationales (lire 01 Informatique, n° 2063, p. 38).
Votre opinion