Des jeunes mieux formés au dialogue avec les métiers et aux échanges internationaux
Nombre de grandes écoles et d'universités forment leurs élèves en informatique et plus largement aux métiers des technologies de l'information et de la communication. Les étudiants apprennent à échanger avec les directions métier et sont mieux armés pour gérer des projets multiculturels.
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Difficile de s'y retrouver dans la jungle des jeunes diplômés en informatique. Les prochaines recrues IT sortent aussi de l'université. Sur 90 facultés, en France, une quarantaine possèdent même une école d'ingénieurs en leur sein, parfois dotée de départements informatiques, à l'image de l'université de Marne-la-Vallée (77). Autre cas de figure, les jeunes sont issus d'écoles d'ingénieurs. Plus de 240 établissements sont habilités par la CTI (Commission des titres d'ingénieur) et délivrent des diplômes d'ingénieurs en France. Une quarantaine d'entre eux offrent des filières consacrées exclusivement à l'informatique (l'Efrei, par exemple) et quelque 30 autres proposent des options ou des spécialisations en informatique en deuxième et troisième années.
A l'Ensta Bretagne (Ecole nationale supérieure de techniques avancées), basée à Brest, les ingénieurs informaticiens en herbe suivent un enseignement riche, fondé sur un tronc commun scientifique et technique (mécanique, électronique, informatique…) et sur une formation humaine (management, conduite de projet, etc.). Parmi les options qui s'offrent à eux en deuxième et troisième années, l'Iase (Informatique et automatique pour les systèmes embarqués) prépare, par exemple, des profils génie logiciel pour les systèmes embarqués et d'autres, spécialisés en robotique. A l'Epita (groupe privé Ionis), les élèves suivent une formation d'ingénieur généraliste, associée à un enseignement plus spécialisé dans les métiers des technologies de l'information et de la communication (TIC) : un tiers de l'enseignement est théorique (sciences générales et informatique fondamentale). Un autre tiers est dédié à l'apprentissage opérationnel des nouvelles technologies (il favorise le travail en équipe, l'autonomie…). Le tiers restant est consacré aux matières humaines et aux connaissances de l'entreprise (gestion, marketing, droit, etc.), mais également au sport ou à la vie associative.
Des compétences métier
Au cours de ces formations, les jeunes diplômés apprennent à dialoguer avec les directions métier. A l'Efrei (Ecole d'ingénieur des TIC), ils suivent cent vingt-cinq heures de cours sur ce thème. Depuis peu, l'école leur permet également de découvrir un secteur d'activité en particulier, comme l'aéronautique. De son côté, l'Ensimag (grande école publique d'ingénieurs en informatique, mathématiques appliquées et télécommunications de Grenoble) forme des profils dotés d'une double compétence en informatique et en mathématiques appliquées. Après la première année, ils suivent une formation orientée métier au choix, dans le domaine des systèmes et des logiciels embarqués, par exemple, ou dans celui de l'ingénierie dans le monde de la finance.
Durant leur formation, bon nombre d'élèves sont amenés à conduire des chantiers et à travailler en équipe (les écoles le soulignent d'ailleurs dans leur communication). Dans le cadre de leur projet de fin d'études intitulé Epitech Innovative Project (EIP), les étudiants de l'école gèrent en groupe, pendant deux ans, un projet innovant. En cinq ans, ils accumulent jusqu'à dix-huit mois de stage et travaillent, dès la troisième année, au sein des laboratoires sur des projets industriels concrets. Autre tendance : les élèves d'écoles d'ingénieurs spécialisées dans l'informatique et habilitées par la CTI sont formés au management interculturel pour gérer des projets informatiques internationaux. Citons l'urbanisation d'un système d'information (SI) entre 15 filiales. Dans ce contexte, ces écoles mettent davantage l'accent sur la maîtrise de l'anglais, en proposant de plus en plus de projets se déroulant dans cette langue. Certaines d'entre elles rendent même l'apprentissage d'une seconde langue obligatoire. Les séjours à l'étranger sont aussi plus fréquents. A l'Epita, les élèves ne peuvent obtenir leur diplôme sans une expérience à l'étranger d'un ou de deux semestres, qu'il s'agisse d'expériences académiques ou de stages. A l'INP-Enseeiht, presque la moitié des élèves effectuent leur premier semestre de troisième année à l'étranger. A l'Emsi, à Grenoble, lors de la première année, un séjour de quatre à six mois à l'étranger est obligatoire, en stage ou via les échanges d'étudiants. Les élèves disposant d'une compétence à la fois technique et business (par exemple dans le SI au service du marketing, de la production, des ressources humaines, etc.) apprennent notamment à conduire des projets et à les mettre en œuvre dans un contexte international.
Les jeunes ingénieurs complètent aussi leur bagage technique par des compétences en management, utiles pour apprendre à développer leur créativité et leur leadership, par exemple. Ils apprennent également à bien appréhender leur environnement en s'ouvrant à des matières comme l'éthique, le développement durable (Green IT) ou la géopolitique.
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