Visant l'excellence en matière de ville durable, la communauté urbaine Nice-Côte d'Azur mène un projet pilote de ville intelligente à Cagnes-sur-Mer. “ Les villes de l'agglomération sont confrontées aux problématiques de pollution sonore et atmosphérique, ainsi qu'à une réelle dépendance énergétique, explique Véronique Paquis, adjointe au service écologie de Nice-Côte d'Azur. Pour y répondre, une vision d'ensemble fiable et la mesure concrète de l'impact des actions correctives menées en entreprise sont nécessaires ”, détaille-t-elle.Expérimentées à Cagnes-sur-Mer depuis quatre ans, des mini-antennes radio ont été déployées sur plusieurs dizaines de candélabres pour remonter des informations de capteurs environnementaux installés aux alentours. Ce système aide aussi à gérer à distance la consommation des candélabres afin de réaliser des économies d'énergie. Alimentés, pour la plupart, par des panneaux solaires, les capteurs relèvent les niveaux de dioxyde d'azote, d'ozone, de bruit, ainsi que la consommation d'eau potable et la température des bâtiments publics. Les données sont acheminées vers la mairie à l'aide d'un réseau radio privé basse consommation, connecté à une passerelle GPRS d'Orange. En surveillant en temps réel ses indicateurs environnementaux, la ville paramètre à distance certaines fonctionnalités, comme l'éclairage public ou la consommation d'eau, et fournit un tableau de bord environnemental de chaque quartier aux décideurs locaux.
300 capteurs déployés sur 100 hectares d'ici à la fin 2011
Actuellement accessibles uniquement aux techniciens de la commune, certaines de ces informations seront prochainement retransmises en direct sur un portail web et sur l'affichage public municipal. Fort du succès de l'expérimentation, Nice-Côte d'Azur a équipé 70 candélabres supplémentaires en 2009 et élargit le périmètre du projet à des compteurs d'eau intelligents afin de détecter plus facilement les fuites du réseau de distribution et de relever les consommations à distance. Le Centre scientifique et technique du bâtiment (spécialisé en simulation 3D des flux de pollution) et la PME Demtech de Sophia-Antipolis, qui produit des capteurs communicants et autonomes en énergie, ont rejoint l'expérimentation. Le projet entre actuellement dans sa troisième phase, avec un déploiement prévu en 2012 dans d'autres villes de l'agglomération. Au final, 300 capteurs couvriront une superficie de 100 hectares à Cagnes-sur-Mer, dès la fin de l'année. Cette densification des points de collecte de données servira à affiner les simulations numériques 3D pour mieux comprendre la diffusion des pollutions sonores et atmosphériques. En plus des capteurs existants, la ville va connecter à son réseau des stations météo autonomes, des sondes de température de l'eau de mer, un système de comptage de véhicules, et des sondes mesurant le niveau de remplissage des bacs de déchets.De 20 à 40 % d'économies d'énergie
Les candélabres communicants ont déjà réduit de 20 à 30 % les coûts d'éclairage de Cagnes-sur-Mer et les émissions de gaz à effet de serre associées. La troisième phase du projet devrait alléger de 20 à 40 % la consommation énergétique des bâtiments. “ Grâce au suivi en temps réel des indicateurs environnementaux, on est en mesure de réagir lors de pics de pollution, de pics de bruit, ou de régler les feux tricolores pour fluidifier le trafic ”, ajoute-t-on au service technique de la mairie. D'autres villes, comme Grenoble, testent actuellement ce dispositif.
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