Un plantage informatique cloue des milliers de passagers au sol

Un dysfonctionnement informatique a gelé le trafic de la compagnie United Airlines durant plusieurs heures. Un logiciel vieux de 40 ans pourrait être en cause.
Trente-six vols annulés, une centaine d’autres retardés, des milliers de passagers laissés sur le carreau… ce sont les déboires qu’a connu la compagnie américaine United Airlines durant cinq heures, en début de week-end dernier. En cause, une défaillance informatique survenue vendredi 17 juin, vers 19 heures, heure de Chicago, siège d’United Airlines.
Jusqu’à minuit, tous les écrans des guichets et des bornes automatiques n’affichaient rien d’autre que le logo de la compagnie. Plus aucun passager ne pouvait s’enregistrer. A l’aéroport de Los Angeles, ce sont plus de 2 500 personnes qui se sont retrouvées échouées dans les halls de l’aérogare et qui ont, pour certains, dû attendre tout le week-end avant qu’on leur affecte d’autres vols.
Le système d'émission des tickets serait en cause
Le problème serait officiellement résolu, mais United Airlines n’a pas souhaité commenter les raisons de la panne. Des observateurs anonymes – quoique manifestement bien renseignés sur les procédures – estiment sur le site Slashdot que la défaillance proviendrait du plantage du système d’émission des cartes d’embarquement, en bout de chaîne des processus informatiques.
Leurs arguments sont corroborés par le témoignage d’un passager resté bloqué près d’une heure sur le tarmac. Cité par CNN, il relate que le pilote n’a pas pu décoller car il n’avait plus accès au système de la compagnie qui mesure le poids de l’avion. Ce poids est une information qui détermine la consommation de carburant, et elle est précisément donnée par le même système informatique que celui qui édite les cartes d’embarquement.
Un logiciel vieux de 40 ans
United Airlines utilise depuis 1971 un système informatique propre pour ses émissions de billets, le logiciel Apollo. Confié entretemps à la société externe TravelPort, Apollo aurait dû être utilisé au moins jusqu’en 2013. Néanmoins, United Airlines avait créé la surprise en décembre dernier, en annonçant abandonner prématurément ce système quarantenaire au profit du logiciel Shares de HP. Selon l’analyste Henry Harteveldt, cité à l’époque par le quotidien spécialisé TNooz, cette migration devait faciliter la fusion entre United Airlines et Continental Airlines.
La transition entre Apollo et Shares doit avoir lieu début 2012.
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