Les opérateurs GSM se montrent toujours plus inventifs, et leurs offres touffues : certains catalogues d'opérateurs excèdent cinquante pages ! S'y retrouver devient fort compliqué et, avec la ruée des services de
transmission de données et des forfaits illimités, la liste s'allonge...Pour la voix, deux types de solutions cohabitent : les formules au compteur et les forfaits. ' Les grands comptes sont friands des formules d'abonnement avec facturation au temps réel, car ils aiment
acheter exactement ce qu'ils consomment ', estime Jean-Benoît Besset, responsable marketing mobile d'Orange Business Services. D'autant que, du fait des volumes consommés, ils suivent une logique de négociation de remises et
de prix dégressifs. Mais les grands comptes ne sont plus les seuls à revenir à ce type de formules. Bouygues Télécom estime qu'elles représentent 80 % des offres entreprises souscrites chez lui. Les sociétés qui optent pour les forfaits les
assortissent souvent d'options, afin d'ajuster chaque mois le forfait à la consommation de chaque collaborateur, ou bien de mutualiser toutes les consommations de la flotte au sein d'un forfait global. Nombre de gestionnaires se laissent aussi
séduire par les systèmes de facturation de seuil, qui permettent de facturer le salarié, une fois dépassé un montant déterminé. ' Environ 20 % de nos clients souscrivent à l'offre Pro-Perso. Cependant, l'entreprise reste
responsable en cas de défaut de paiement de l'un de ses collaborateurs ', précise Richard Viel, directeur général de Bouygues Télécom Entreprises.La mise en place de réseaux privés virtuels (RPV) entre les mobiles de la flotte, qui s'étendent parfois aux postes fixes, est très prisée. ' Plus de deux tiers de nos abonnés entreprises utilisent nos
services de RPV mobile, soit près d'un million de lignes ', estime Pierre-Yves Rallet, directeur marketing de SFR Entreprises. L'avantage de ces RPV : des coûts réduits, voire des appels illimités, entre terminaux de la
flotte. Cependant, pour en bénéficier, toutes les lignes doivent se trouver chez le même opérateur.Après le grand public, les forfaits illimités pointent sur le marché entreprises. Ces offres dites d'abondance intéressent surtout les PME, mais des grands comptes commenceraient à basculer. Les clauses contractuelles des
opérateurs sont néanmoins contraignantes. Dans le cadre de Neo Entreprises, Bouygues Télécom propose ainsi des appels illimités en semaine, de 8 heures à 18 heures, vers les fixes et les mobiles. Cette offre implique un engagement sur vingt-quatre
mois, et qu'au moins 20 % de la flotte y souscrive. En outre, le contrat précise que le service peut être suspendu en cas d'utilisation dépassant 30 heures par mois et par ligne...
La donnée arrive en force
Pour les données, les offres se multiplient. SFR Entreprises estime que les forfaits de transmission de données atteignent déjà 50 % des abonnements vendus chaque mois, soit 15 % de son chiffre d'affaires. Et l'essor
se poursuit... Toutefois, ' en France, depuis leur lancement, les tarifs des offres données n'ont pas baissé au même rythme que ceux des offres voix ', regrette Samer Mourad, consultant Analysys
France. Il est possible de choisir soit une tarification au volume (selon les kilo-octets consommés), soit à la durée (surtout pour les petites entreprises, qui ne savent pas toujours calculer en kilo-octets). Les opérateurs différencient également
les usages, avec des formules pour la consultation d'e-mails sur PDA, Blackberry ou smartphones, et d'autres pour les usages plus intensifs sur PC portables. Et, à l'instar de la voix, des forfaits illimités en données apparaissent...Si la convergence mobile-internet est bien lancée, celle entre fixe et mobile devrait se renforcer. Avec une facture et un interlocuteur uniques, grâce aux effets de volume, elle aide les gestionnaires de flotte à mieux négocier
leurs tarifs. Certains opérateurs installent même des centrex qui gèrent toute la téléphonie de l'entreprise : Business Synchro chez Bouygues Télécom, Business Talk chez Orange, 9 Office chez Cegetel, etc. Quelques MVNO entreprises tentent de
percer sur le marché (Coriolis, Debitel, Futur Télécom, 9 Mobile, Transatel). En général, ils s'attaquent à des marchés de niche. ' Nous nos focalisons sur les sociétés de moins de 100 salariés, mal ciblées en termes de
solutions spécifiques, explique Jean-Baptiste Pecchi, directeur marketing de Futur Télécom. Un opérateur classique cible, lui, le grand public et les grandes entreprises. ' La présence de ces nouveaux
acteurs reste confidentielle. Difficile de prévoir s'ils réussiront à s'implanter.
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