Des périodes d'adaptation les plus courtes possibles
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Seule une PME sur deux est dotée d'un progiciel de gestion intégré. Très présents chez les grands comptes, les géants du secteur n'ont pas pris le pas sur les petits éditeurs. Pour les PME, la facilité de mise en ?"uvre prime.
Lors de la récente communication des résultats de son groupe, Larry Ellison, le PDG d'Oracle, l'admettait : ' Il n'est pas facile de faire des affaires substantielles en vendant des progiciels de gestion intégrés aux PME, et ce, malgré la taille du marché. ' Oracle et SAP tentent pourtant de faire leur trou dans ce créneau. En effet, comme l'indique le cabinet CXP, spécialisé dans la veille sur les PGI, le marché des grands comptes est saturé, tandis que les analystes d'IDC relèvent que seule la moitié des sociétés de 100 à 2 000 salariés ont mis en place un logiciel de ce type. Pour l'année 2007, le même IDC table sur une croissance du marché français du PGI de 9,2 %, pour un total de 1 milliard d'euros, licences et maintenance réunies.Or les velléités de séduction des éditeurs majeurs envers les PME n'ont, pour l'heure, pas eu le succès escompté : le cabinet Pierre Audoin relève pour SAP une part de marché (en volume) de 49 % sur l'ensemble des sociétés, mais de seulement 10 % sur les entreprises de moins de 1 000 salariés. Des éditeurs tels que Sage ou Cegid y sont, eux, bien mieux placés (voir encadré). Le réseau de partenaires joue beaucoup : ' Plus on descend bas en taille de société, plus un maillage serré d'intégrateurs s'impose ', confirme Vincent Lieffroy, analyste au CXP. D'autant que les PME qui décident d'installer un PGI (plutôt que de composer leur système d'information avec les composants jugés les plus adéquats) recherchent des produits adaptés aux budgets, dotés d'une palette fonctionnelle complète, avec un temps d'intégration le plus court possible. Pour réduire cette durée, certains utilisateurs optent pour des logiciels verticaux, conçus pour leur domaine d'activité, car ils visent d'abord des outils opérationnels, plutôt qu'une vue stratégique de leur activité.C'est le type de produits que propose l'éditeur Infor, avec, entre autres, une offre spécifique à l'industrie manufacturière automobile. Ou IFS, dont le logiciel basé sur une architecture SOA est décliné en versions selon sept secteurs d'activité. Cependant, aux yeux de Jean-François Pouverel, responsable de l'activité intégration marché intermédiaire de Sopra Group, ' les processus des sociétés deviennent plus compliqués et l'offre verticale peut manquer de souplesse '. A contrario, un logiciel non personnalisé peut nécessiter une installation fastidieuse. C'est pourquoi les éditeurs généralistes se parent des colorations métier, en optant pour différentes stratégies.
Vérticaliser par rachat, développement ou partenariat
Avec le lancement voilà six mois de son programme de partenaires ' Accelerate ', Oracle souhaite s'appuyer sur un réseau d'intégrateurs ayant chacun sa spécialité métier. De même, Microsoft travaille avec un réseau d'intégrateurs experts : c'est le cas de Navibat pour les métiers du bâtiment. De son côté, l'éditeur suédois Jeeves cherche à racheter des éditeurs verticaux pour intégrer leur savoir-faire, mais commercialise également son PGI en mode OEM à des spécialistes tels que BWAS, pour la filière viticole. Focalisé sur les PME, le Strasbourgeois Divalto joue sur plusieurs tableaux, avec des intégrateurs spécialisés métier (Cogeser pour l'énergie, à Toulouse) ou des éditeurs verticaux dont les architectures commencent à vieillir et qui redéveloppent leur couche métier sur la plate-forme Divalto (le Rémois EBC, pour les métiers du champagne). Chez Cegid, on développe en interne des caractéristiques produits spécifiques à la mode, à l'industrie manufacturière, au BTP, etc., et l'on inclut un préparamétrage métier en se fondant sur les clubs utilisateurs pour faire remonter les meilleures pratiques.Figurent aussi dans l'offre de progiciels libres : Compiere, ERP5, TinyERP et sa quinzaine de partenaires intégrateurs en-France, ou bien Fisterra. Président d'Info-promotion, qui organise le salon ERP 2007, Sylvain Arquié note ' une curiosité latente pour ces produits, qui restent assez marginaux '. De son côté, Jean-Noël de Galzain, de la société Wallix, par ailleurs responsable d'un groupe de travail au sein de l'Association pour la promotion et la recherche en informatique libre (April), souligne le rôle ' des sociétés de services en logiciels libres qui développent des applications d'entreprise à partir de frameworks Java, Python ou Linux/Apache/PHP/MySQL. Ces acteurs de proximité travaillent souvent pour les PME '.Dernière tendance, à laquelle pensent plus ou moins tous les éditeurs : le logiciel à la demande. De même que les autres familles de progiciels, le PGI est concerné par ce modèle technique et économique. Si, en France, Proginov se définit à notre connaissance comme l'unique éditeur à réaliser la quasi-totalité de son chiffre d'affaires sur un mode hébergé, nombreux sont ceux qui proposent leur offre à la fois par vente de licences et en mode locatif. On peut citer, entre autres, Microsoft, Divalto, Qualiac ou Cegid... Sans oublier, à partir de l'année prochaine, SAP et son Business ByDesign.