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Les éditeurs proposent d'homogénéiser les outils de gestion de l'information client, produit ou de conception dans un Master Data Management (MDM) multidomaine. L'ambition d'une telle solution est de fournir aux métiers des données fédérées, épurées et qualifiées.
“ La donnée n'a de réelle valeur que si elle est transformée en information exploitable ”, lance Emmanuel Houzelle, consultant du cabinet Ineum. Selon lui, pour y parvenir, les entreprises ont intérêt à s'équiper d'une solution logicielle de MDM (Master Data Management, ou référentiel de gestion des données). Réceptacle de toutes les données, le MDM tend à devenir un point d'accès central aux informations produites par les divers métiers. Convergent vers lui des données habituellement hébergées dans des silos d'information étanches, comme les applications métier, les plates-formes de CRM ou les ERP. Autant de silos que le référentiel peut faire rayonner auprès des autres utilisateurs métier de l'entreprise. Et même auprès de ses partenaires.
Peu de solutions de bout en bout
Pour Fabrice Hugues, directeur avant-vente de Software AG, le référentiel de gestion des données “ a trouvé sa place dans le socle technique des technologies de l'information (IT). Il devient peu à peu un outil indispensable. ” Aucun acteur ne voudrait passer à côté de ce marché, estimé à 1,5 milliard de dollars en 2010. Pourtant, peu d'éditeurs fournissent une solution de bout en bout. Pour combler le manque de savoir-faire, les plus grands tentent de consolider les offres, de racheter des concurrents, voire de faire développer leur propre référentiel. Les propositions actuelles se composent d'Initiative Systems (acquis par IBM), de Siperian (tombé dans l'escarcelle d'Informatica), de Microsoft SQL Server Master Data Services, ou encore des différentes annonces de produits orientés métier chez Oracle.Les clients des MDM “ sont les directions métier, qui ont encore des budgets pour améliorer leur productivité. Pas la DSI, qui doit justifier ses moindres dépenses ”, indique Fabrice Hugues. Pour Olivier Rafal, consultant senior chez Pierre Audoin Consultants (PAC), “ ces outils succèdent à ceux des PIM (Product Information Management, solution de gestion des informations produits ? NDLR) et des CDI (Customer Data Integration, solution de fusion des données clients ? NDLR). La nouvelle génération de référentiels de gestion des données ? dits multidomaines ? entend intégrer encore mieux les capacités de ces deux types d'outils. ” Elle prétend supporter des modélisations de données bien plus flexibles que ses prédécesseurs, des modèles complètement configurables dans leurs entités et leurs relations. Les solutions multidomaines les plus avancées ont bénéficié des années d'évolution des outils PIM et CDI et procurent, sans options supplémentaires, des services embarqués, tels que la qualité de données et la validation d'adresse. On trouve aussi des moteurs de rapprochement multi-langues, des services de prévalence pour générer l'enregistrement de référence et même des outils de Business Process Management intégrés ou des moteurs de gestion des deltas (écarts).
Des MDM multidomaines aux champs d'application élargis
“ Quoi qu'il en soit, les MDM multidomaines ne proposent pas encore autant de fonctions que la somme des outils de PIM et de CDI ”, rétorque André Balifi, consultant avant-vente chez Information Builders France. “ Leur vocation est d'englober des besoins émergents dans des secteurs comme les ressources humaines, la comptabilité, la gestion des partenaires ou celle des patients ”, précise André Balifi. Néanmoins, déployé pour une tâche précise en entreprise, le MDM voit souvent son champ d'application s'étendre rapidement à d'autres directions métier et même servir à gérer les relations entre ces dernières, y compris celles non concernées au départ.Déployer un tel référentiel de gestion des données reste une démarche longue, soumise à de nombreuses contraintes. “ Elle doit être suffisamment flexible pour modéliser et maîtriser chaque domaine, commente Jim Walker, responsable de l'offre MDM chez Talend. Mais beaucoup de processus dans l'entreprise demeurent encore déconnectés ou manuels, ce qui entraîne des erreurs opérationnelles, des reporting incorrects, des erreurs de compliance (conformité) et une maintenance coûteuse. ”
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