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L'embellie du marché de l'emploi redonne de l'espoir aux informaticiens au chômage. Mais ils ne trouvent pas forcément les postes correspondant à leur niveau de formation.
Le nombre des demandeurs d'emploi en informatique a chuté de 26,2 % entre juillet 2005 et juillet 2006, passant de 36 297 à 26 804. Et la plus forte baisse concerne les ingénieurs d'études (-28,4 %), les plus
nombreux à frapper aux portes de l'ANPE. Evalués à 12 424, ils représentent 46,35 % des chômeurs informaticiens inscrits au début juillet 2006 ?" dont 80 % ont entre 25 et 49 ans. Toutefois, ces chiffres ne tiennent pas compte
des chercheurs d'emploi en stage ou en formation. Fantassins de l'informatique, ces développeurs sont sur le devant de la scène, et les premiers atteints par les fluctuations du marché de l'emploi.
Renvoyés avant la fin de la période d'essai
A cet égard, la situation de Tristan Boyer-Vidal est significative (voir ci-contre). Embauché pour une mission, il se voit remercié juste avant la fin de sa période d'essai ! Le bon moyen pour l'entreprise
d'éviter un licenciement. Nombre d'informaticiens sont confrontés à cette situation. Tel Raymond Le Roux, 50 ans, ingénieur spécialisé en grands systèmes : ' Pour les SSII, nous sommes du jetable ! Une fois le projet
achevé, plusieurs m'ont remercié ou licencié, faute d'avoir cherché un nouveau projet correspondant à mes compétences, s'indigne-t-il. Dans d'autres cas, j'ai mis fin moi-même au contrat, car j'accomplissais un travail de
débutant, ennuyeux, et je risquais de perdre mes compétences. A chaque fois, j'ai dû rechercher moi-même une nouvelle mission. ' Embauché aujourd'hui en CDI, il est en période d'essai dans une société de services où il avait
travaillé en 2003, pour un salaire à peine plus élevé qu'à l'époque (environ 50 000 euros).
Les entreprises négligent les efforts de reconversion
L'un des points d'achoppement pour les informaticiens consiste à se maintenir à niveau. Ils sont d'ailleurs les premiers à s'en préoccuper. D'où le choix des missions pour Raymond Le Roux, et la persévérance de Tristan Boyer-Vidal à
se former ?" en cours du soir au Cnam ou par une formation diplômante en nouvelles technologies à Jussieu. Mais les retombées ne s'avèrent pas toujours à la hauteur des efforts fournis. C'est ce que déplore Eric Dalphin, conseiller à l'ANPE.
' Les gens ont besoin de se reconvertir. Mais la formation ne suffit pas si elle n'est pas immédiatement suivie par de la pratique. 'La reprise du marché de l'emploi poussera-t-elle les sociétés de services à dépasser leur frilosité à l'égard des techniciens reconvertis ? On peut le souhaiter. Pour autant, il ne faut pas se leurrer. Aussi nombreuses que soient
les initiatives en matière d'emploi, le terrain reste miné par une course à la compétition dictée par la loi de l'offre et de la demande. Pour l'heure, ce contexte favorise les débutants dotés de compétences récentes ?" et moins cher payés.
Mais si les offres d'emploi continuent de se multiplier, les seniors finiront par en profiter. D'autant que leurs compétences se raréfient, elles aussi. Raymond Le Roux, dont le CV est diffusé via internet, reçoit déjà des propositions de postes
émanant d'autre pays européens, comme l'Irlande ou la Belgique. Et Tristan Boyer-Vidal, qui a effectué la même démarche, est lui aussi contacté par e-mails ou téléphone. Pour l'instant, la plupart des entretiens concernent les grands systèmes.af.mares@01informatique.presse.fr
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