Des salariés un peu moins stressés qu'il y a un an

Paradoxe. Alors que la vague de suicides chez France Télécom, Renault ou PSA place la souffrance au travail au coeur de l'actualité, une enquête de Cegos note un léger recul du stress.
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En dépit des tensions sociales engendrées par la crise, les Français ne désavouent pas la « valeur travail ». Selon une enquête de Cegos menée à la mi-septembre et en libre accès sur le site des Echos, les deux tiers des 2 000 salariés interrogés sont satisfaits de leur travail : 77 % se disent même « impliqués » et 61 % « motivés ». Des chiffres stables par rapport à 2008. Mieux, pour 68 % des sondés, le climat au sein de leur équipe est globalement satisfaisant. Et le niveau de stress a même baissé de deux points en un an.
Comment expliquer cet optimisme inattendu ? Le management de proximité semble jouer son rôle tampon. Pour une majorité de sondés, le manager direct favorise la bonne ambiance au travail. La confiance qu'ils placent dans leur supérieur hiérarchique augmente même de deux points pour atteindre 53 %. Un élément positif puisque le manager reste le premier interlocuteur en cas de problème. Les salariés construisent aussi d'abord leur projet professionnel avec lui et non avec l'équipe des ressources humaines.
Autre piste évoquée par Cegos : une forme de détachement et d'autoprotection. En cas d'insatisfaction, de plus en plus de salariés ont tendance à « lever le pied » (34 % contre 31 % en 2008). Et s'ils connaissent la stratégie de leur entreprise, ils sont seulement 46 % à y adhérer.
Le gel des salaires plus redouté que le chômage
Parmi les griefs, on trouve les faibles perspectives d'évolution offertes par l'entreprise. Un employé sur deux se dit prêt à changer de métier pour évoluer. Autre point noir : la rémunération. Seuls 38 % des employés jugent leur salaire cohérent au regard du marché. Et 64 % redoutent un gel des salaires en 2010. La crainte d'un plan social ou du chômage partiel ne concerne « qu'un tiers » des salariés.
Lucides face à la crise, ils seraient prêts à passer à l'action radicale si la situation semble sans issue ; 66 % des sondés comprennent les actions extrêmes menées ces derniers mois à Molex, Caterpillar ou New Fabris. A noter que les DRH interrogés sur les mêmes questions par Cegos se montrent sur un grand nombre de sujets plus pessimistes que les salariés.