' Le c?"ur d'un PGI vertical est dédié au secteur qu'il couvre ', estime Eric Ménard, fort de son expérience chez Pierre Audoin Consultants. Une caractéristique fondamentale sur
laquelle s'accordent aussi les utilisateurs, les éditeurs, ou les intégrateurs.En effet, ces progiciels sont généralement conçus à partir de l'observation de l'environnement de l'entreprise.
Des acteurs spécialisés par métier
Conséquence, ils embarquent les processus et procédés de production propres à leur filière économique. Raison pour laquelle les puristes préfèrent continuer à les qualifier d'ERP (Enterprise Ressource Planning) pour les
différencier des PGI (Progiciel de gestion intégré). Ces derniers étant conçus à partir des flux financiers, comme leur nom le laisse entendre.Les éléments différenciant les métiers ne manquent pas. ' Par exemple, la notion de nomenclature ne sera pas appréhendée de la même façon selon le secteur, précise Jean-Marie Vigroux, PDG de
Sylob, éditeur d'un PGI dédié aux PME industrielles. Ainsi, pour fabriquer un vélo, on parle effectivement de nomenclature, c'est-à-dire de l'ensemble des composants de fabrication, alors que l'on emploie le terme de recette dans
l'industrie agroalimentaire. Même s'il n'y a pas de gros écart conceptuel, la présentation à l'égard de l'utilisateur est assez différente. ' Cette proximité des PGI verticaux tient à la connaissance des besoins métier de
l'éditeur et de l'intégrateur.Editeur et intégrateur parfois confondus
D'ailleurs, il n'est pas rare que ces deux acteurs ne soient qu'un. C'est le cas de E-Themis, une société qui a verticalisé l'offre d'Adonix, éditeur du giron Sage, pour l'industrie pharmaceutique, agroalimentaire et la grande
distribution. ' Les fondateurs de notre entreprise connaissent bien le monde des fournisseurs de la grande distribution, détaille Hubert Bournier, PDG de E-Themis. Par exemple, le fonctionnement des
participations publicitaires : il consiste à ce que les fournisseurs reversent à la grande distribution un montant appelé hors facture. 'Cette double casquette présente aussi l'avantage de permettre au client d'avoir un seul interlocuteur de référence. Qu'ils proviennent de deux entreprises différentes ou non, l'éditeur d'un PGI sectoriel et l'intégrateur
s'expriment de façon cohérente, ce qui n'est pas toujours le cas d'une solution généraliste couplée avec un intégrateur, lui-même également généraliste.Autre avantage : les processus embarqués dans un PGI vertical sont généralement adaptés à la taille des entreprises du secteur. Une particularité que SAP a ?" tardivement ?" appréhendée en rachetant le produit
dédié de l'éditeur israélien Top Manage après avoir longtemps essayé d'adapter son PGI maison aux PME-PMI. Conséquence : la mise en place est plus rapide que celle d'un PGI généraliste. Avec pour corollaire un coût de revient moins
élevé.Une technologie moins innovante
Au plan technologique, certains PGI sectoriels sont parfois moins avancés que leurs concurrents. ' Cela peut être le cas en terme de capacités de supporter des volumes, de communiquer avec le monde
externe, ou en matière d'ergonomie ', détaille Eric Ménard.La raison ? Leur capacité d'innovation est moins élevée. C'est pourquoi certains compensent cette faiblesse en abandonnant les fonctions généralistes. ' Sur des modules classiques telles que la
comptabilité ou la paie, il n'y a pas de spécificités sectorielles, y compris pour les conventions collectives qui ne demandent qu'un effort de paramétrage, remarque Jean-Marie Vigroux, de l'éditeur Sylob. D'ailleurs, la paie de
nos clients est souvent sous-traitée, notre logiciel s'interfaçant avec le logiciel tiers. 'Une tendance qui va s'intensifier si les solutions d'interopérabilité et de découpage des processus se développent. A limage des belles promesses des architectures orientées services.