S'il est une région où les centres de services n'ont plus rien à prouver, c'est bien l'Ouest de la France. Vendée, Bretagne, Centre, Normandie et Picardie figurent depuis 2002 parmi les premières terres d'implantation de ces
' usines ' de développement logiciel, qui émanent pour la plupart des grandes SSII. Après Capgemini, Le tour est venu pour EDS de créer son unité industrielle à Nantes.
' Notre
centre de services réunira une centaine de personnes dans les dix-huit prochains mois ', indique le responsable du recrutement en régions, Bernard Diot.La raison d'un tel dynamisme ? Entre l'activité bancaire historique de Nantes, le pôle des mutuelles à Niort et au Mans, et le secteur télécoms de Rennes, les SSII ont du grain à moudre. Non seulement les projets nationaux
développés en centres de services affluent, mais les projets traditionnels, en régie ou au forfait, ne faiblissent pas. Loin de là.Atos Origin, Sogeti, Accenture, Unilog LogicaCMG, GFI... Il n'est pas une grande ou moyenne SSII qui manque à l'appel dans la région. Mieux encore : pour cette fin d'année, les plans de recrutement pour les seuls
centres de services visent une augmentation moyenne de 20 % des effectifs.L'an dernier, l'emploi dans l'Ouest avait déjà bénéficié d'une embellie. Aujourd'hui, celle-ci s'amplifie.
' L'année 2006 aurait pu s'avérer dangereuse pour nous à Nantes, estime Bernard Diot. A l'époque,
la plupart de nos clients revoyaient les référencements de leurs fournisseurs. Nous avons ainsi gagné de nouveaux marchés. ' Résultat : 80 recrutements sont escomptés cette année.
Les petites structures se développent
Ce fameux référencement régit le marché. Mais cela n'empêche pas les petites structures locales - SSII et éditeurs de logiciels - de développer leur activité et leurs équipes. Les exemples en la matière abondent.
Entre autres, le cabinet de conseil en système d'information Solucom prévoit, pour son antenne nantaise - la seule en province -, de passer de 25 à 30 personnes cette année.
' Nous voyons de nombreux candidats,
et restons sélectifs ', prévient Philippe Vandermeersch, directeur des opérations de Solucom à Nantes.La tendance concerne également de petits intégrateurs de progiciels de gestion intégrés. A l'image d'e-Themis, qui recherche un consultant et un ingénieur développement PGI à Angers. Réseau de dépannage informatique chez les
particuliers et dans les PME, PC30 ouvre, quant à lui, plus de 30 postes sur Nantes, Rennes, Orléans et Tours pour des techniciens de niveau bac + 2.
' Nos volumes d'intervention vont augmenter en masse à partir de
septembre ', prévoit-il.Sont touchées de même par ce mouvement d'embauche des sociétés comme Viveo, éditeur de progiciels et spécialiste du conseil dans le monde de la banque et de la finance. Les profils recherchés : des analystes UML/UP, des
développeurs Pacbase, et autres ingénieurs J2EE.A l'Ouest, Nantes représente la destination incontournable de l'emploi informatique. Petites et grandes SSII s'y arrachent les compétences.
' Les ingénieurs sont globalement plus fidèles en province qu'à
Paris. Mais le marché reste aussi tendu à Nantes qu'en région parisienne ', tranche Dominique Dervieux, responsable du recrutement d'Unilog LogicaCMG. La SSII recrute plus de 120 personnes sur le Grand Ouest. Et ce, dans
toutes les spécialités, des nouvelles technologies aux PGI. Pour GFI, outre de constituer le centre national de production informatique de l'entreprise, Nantes rassemble les compétences en décisionnel, en EDI et en réseaux et systèmes. Du coup, la
SSII prévoit environ 30 recrutements pour cette seule ville.
Le retour des télécoms
Mais l'Ouest ne se résume pas à la capitale vendéenne. Le renouveau si souvent annoncé des télécoms à Rennes et Lannion semble, cette fois, avéré.
' La demande et les activités reprennent fortement dans
les télécoms ', affirme Noël Feunteun, responsable du recrutement de GFI. Une tendance que confirment les prévisions d'embauche de l'ensemble des acteurs présents, tel EDS, qui double ses effectifs dans la capitale
bretonne.Plus au centre de l'Hexagone, les prévisions se montrent également très optimistes. Ainsi, Atos Origin recherche 180 personnes autour d'Orléans, mais aussi de Clermont-Ferrand, où elle dispute les nouvelles recrues au fameux
centre de services de Capgemini. D'autres implantations conservent leur spécificité en amplifiant leur présence. A Amiens, le centre créé par Unilog poursuit sa croissance, en dépit des difficultés à recruter dans la ville. Quant à Rouen, elle
demeure le fief incontesté de l'opérateur et SSII Altitude Télécom.
Votre opinion