Deux ans de galère pour maîtriser le progiciel d'Oracle
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Des bogues du PGI au manque de personnel, l'Inserm a vécu un début de projet catastrophique. Récit.
' Les difficultés sont vite apparues. Nous avons décelé dans le produit des bogues que nous n'avions pas détectés en recette : des anomalies fonctionnelles ; et, en termes de performances, un serveur
sous-dimensionné, une prise en main difficile en interne, un sablier qui tournait sur les écrans pendant parfois vingt minutes. ' Ce scénario catastrophe, presque incroyable mais bien réel, c'est Christine Caramelle,
responsable du système automatisé financier de l'Inserm (SI Safir), qui le relate. Autant dire que la mise en place du PGI e-Business Suite d'Oracle, entamée en 2002, n'a pas été une promenade de santé. ' Au bout d'un mois,
nous nous sommes demandé si nous ne devions pas faire machine arrière. Nos laboratoires ont éprouvé un véritable malaise. Au mois de juin 2002, notre taux d'activité était de 50 %. Impossible d'absorber le flux des factures à payer. Nous avons
dû monter un groupe de travail consacré à l'aspect performances de la solution. 'L'adoption du PGI d'Oracle répondait à un besoin de consolidation des 11 applications financières exploitées par l'Inserm. ' Nous voulions un outil évolutif unique pour gérer tous les aspects budgétaires et
comptables ', justifie Christine Caramelle. En 2001, Oracle remporte l'appel d'offres face, entre autres, à SAP. ' Notre cahier des charges ne pouvait être modifié, et les intégrateurs de SAP refusaient
toute pénalité de retard ', explique-t-elle.
Un projet pionnier dans le secteur public
A l'Inserm, Christine Caramelle joue le rôle de chef de projet opérationnel, et l'actuel directeur financier de l'établissement celui de chef de projet fonctionnel. En tout, le chantier mobilise huit collaborateurs de l'Inserm et près
d'une trentaine de prestataires. ' Au moment de la phase de recette, il nous a manqué du personnel ?" notamment un chef de projet informatique ?" pour repérer tout de suite les anomalies de performances des
programmes livrés par notre intégrateur, analyse Christine Caramelle. Et puis, c'était la première mise en ?"uvre d'OPSF (Oracle Public Sector Financials) en France sur un projet d'une telle
envergure. 'Du danger d'essuyer les plâtres sur un produit nouveau ! En 2003, l'Inserm réussit finalement à avoisiner un taux d'activité de 75 %, puis à stabiliser et corriger les erreurs dans le progiciel.
' Oracle a dû également prendre part à la résolution des problèmes ', précise la responsable du SI Safir. En 2004, le produit est finalement stabilisé. Un an plus tard, l'établissement public peut
commencer à parler de retour sur investissement. Entre autres, grâce à la déconcentration du processus des commandes dans une partie des laboratoires de l'Inserm. Et Christine Caramelle de respirer : ' Nous pouvons
maintenant nous diriger vers d'autres chantiers, comme la dématérialisation. 'jm.portal@01informatique.presse.fr