Si grands éditeurs et SSII évoquent un net regain de leur activité au premier trimestre, les petits prestataires n'ont pas encore sorti la tête de l'eau. A la question
“ Combien de temps la crise va-t-elle durer ? ”, une majorité des petits patrons interrogés par le syndicat 3SCI dans le cadre de son baromètre prévoit une sortie de crise dans quelques mois, voire d'ici à deux ans au moins pour les plus pessimistes. Rien de surprenant pour Olivier Bouderand, secrétaire général de l'organisation constituée de quelque 300 éditeurs, sociétés de services, cabinets de conseil et formateurs.
“ On observe un décalage de six à neuf mois par rapport à nos confrères de taille supérieure. Nous sommes entrés plus tard dans la crise ? 2009 a été une bonne année pour nous ? nous en sortirons après. ”Les sociétés de services mieux placées que les distributeurs
Ces TPE du secteur IT
(*) envisagent l'année 2011 sous de bons auspices. Leur moral est bon, voire excellent pour une large majorité d'entre eux. Sans surprise, les sociétés de services tirent mieux leur épingle du jeu que les distributeurs de matériel.
“ Les PME sont maintenant largement informatisées, les prospects ne partent pas de zéro. ”De fait, pour affronter la conjoncture, 49 % des petits prestataires entendent accentuer leurs efforts commerciaux pour prendre des parts de marché à leurs concurrents. Ils sont aussi 37 % à vouloir élargir leurs débouchés ou lancer de nouveaux produits, et seulement 4 % à évoquer le licenciement et le chômage partiel.Mais des zones d'ombre perdurent. L'étau ne s'est pas desserré sur les tarifs. Olivier Bouderand dénonce ces prestataires qui acceptent des conditions ne couvrant pas leurs charges indirectes, et font ainsi le jeu du marché.
“ Il est facile de proposer une remise pour gagner une commande. Facturer une journée de formation à moins de 400 euros n'est pas raisonnable. ” Et pour passer sous les fourches Caudines des politiques de référencement et se démarquer, son syndicat a créé le label Qualilog.
“ Les grands comptes sont friands des plans d'assurance qualité, affirme-t-il.
A Niort, une petite structure locale a fait valoir son expertise en matière de plan de reprise d'activité après sinistre, et elle a emporté le chantier face aux ténors du conseil. ”Autre défi des petites sociétés : l'effet papy-boom. Un nombre croissant d'entrepreneurs nés après 1945 arrivent à l'âge de la retraite. Ils négocient souvent mal le virage en gardant trop longtemps la main.
“ Préparer sa succession prend de trois à cinq ans, rappelle Olivier Bouderand.
Progressivement, un dirigeant doit se rendre le moins incontournable possible afin de faciliter la vente de son entreprise. ”(*) 93 % des sociétés interrogées emploient moins de 20 salariés.