Dix années de procédure, dix-huit mois de procès
En position de force grâce aux succès de Windows et d'Office, Microsoft est depuis dix ans soupçonné de pratiques anticoncurrentielles et surveillé à ce titre par les autorités américaines. Entre procès et accords à l'amiable, l'éditeur vit depuis cinq ans sous la pression de la justice.
1990-1996 : le ministère de la Justice américain (Departement of Justice, DOJ) lance une enquête sur d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles de Microsoft. En 1995, les deux parties signent un accord à l'amiable
interdisant à l'éditeur de lier la commercialisation de Windows à celle de tout autre produit (Office, MSN, etc.).
Cette même année, à la suite d'une plainte de Netscape, le DOJ lance alors un complément d'enquête au sujet de l'intégration du navigateur Internet Explorer dans le système d'exploitation.1997-1998 : le juge Thomas Jackson ordonne à Microsoft de retirer le navigateur de Windows. L'éditeur fait appel et l'emporte, la cour d'appel acceptant son argumentation selon laquelle Internet Explorer est une
fonctionnalité de Windows et non un produit distinct.
En mai 1998, le DOJ et vingt Etats américains lancent un vaste procès antitrust contre Microsoft. Centrée sur les navigateurs, la plainte touche aussi la majeure partie des technologies de l'industrie informatique, de Java aux
suites bureautiques.Septembre 1998-juin 1999 : phase publique du procès avec les témoignages. D'abord ceux du DOJ, parmi lesquels quelques grands noms de l'informatique comme Jim Barksdale, le PDG de Netscape, et James Gosling, un des
fondateurs de Sun. Puis ceux de Microsoft, avant tout certains de ses dirigeants. Témoins accusateurs virulents, témoins de la défense maladroits, cette phase se révèle très défavorable à Microsoft.Au mois de novembre 1998, AOL rachète Netscape. Signe, selon Microsoft, que la concurrence peut se raviver à tout moment dans l'industrie informatique. Et preuve, selon le gouvernement, que Netscape n'a pas pu survivre aux pratiques
illégales de Microsoft.Novembre 1999-avril 2000 : dans son " finding of facts ", résumé des faits apparus depuis le début du procès, le juge Jackson qualifie Microsoft de monopole, et critique sévèrement la
façon dont l'éditeur utilise ce pouvoir.Favorable à un arrangement à l'amiable, le magistrat nomme un médiateur, le juge Richard Posner. Après quatre mois d'efforts, ce dernier
renonce.3 avril 2000 : faute d'accord à lamiable, le juge Thomas Penfield Jackson rend son verdict.
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