Dix nouveaux cas de suicide chez Orange depuis le début de l'année

Avec cette série de drames, les syndicats estiment retrouver les facteurs de la crise sociale qui avait ébranlé l'opérateur télécoms entre 2007 et 2009.
Dix salariés de l’opérateur télécoms se sont suicidés depuis le début de l'année, soit « presque autant qu'au cours de toute l'année 2013 », selon l'Observatoire du stress et des mobilités forcées qui y voit un motif de « grave alerte ».
Selon cet organisme créé par deux syndicats de France Télécom (CFE-CGC et SUD) peu avant le début de la vague de suicide qui avait frappé le groupe en 2008-2009 et qui y recense depuis les drames, la majorité de ces suicides « ont une relation explicite au travail ».
Pour l'ensemble de l'année 2013, 11 suicides avaient été recensés au sein du groupe, a indiqué mardi un membre de l'observatoire à l'AFP, évoquant une accélération « tout à fait étonnante », même s'il y a souvent plus de suicides en début d'année et après les fêtes.
L'Observatoire rapporte que le climat social avait été « apaisé » au sein de l'entreprise qui emploie environ 100 000 personnes, grâce notamment au "contrat social" lancé après la crise en septembre 2010, qui prévoyait 10 000 recrutements. Mais, dit-il, « on retrouve dans l'entreprise d'aujourd'hui les facteurs structurels de la crise 2007-2009, dont l'une des manifestations, la plus grave, est la remontée rapide des suicides ».
« De nombreux dispositifs de prévention des conduites à risques »
Sollicitée par l'AFP, la direction d'Orange a reconnu avoir connu « depuis le début de l'année plusieurs suicides ». « Chacun de ces actes est par nature singulier et renvoie à des contextes différents. Néanmoins, ces situations nous rappellent à la vigilance et au devoir d'interroger sans relâche l'efficacité des nombreux dispositifs de prévention mis en place depuis plusieurs années », a dit l'entreprise.
Elle souligne que le médiateur du groupe, Jean-François Colin, rencontrera vendredi 21 mars les représentants du personnel au Comité national d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CNSHSCT) « pour échanger avec eux sur les dispositifs de prévention des conduites à risques », ce qui « permettra le cas échéant de renforcer ou compléter ces dispositifs ».