Dossier médical personnel, année zéro

Le DMP est ouvert. Mais c’est véritablement en avril que les premiers déploiements massifs devraient intervenir, le temps que les éditeurs deviennent « DMP compatibles ».
C’est donc officiel. Le dossier médical personnel est né. Ou plutôt renaît, après un premier échec en 2006. Depuis hier, tout médecin peut techniquement verser des pièces médicales dans ce dossier national. Deux méthodes pour cela : soit passer par le portail mis en ligne par l'Asip Santé (l'Agence des systèmes d'information partagés de santé), soit déverser les pièces médicales depuis les logiciels des professionnels de santé.
En pratique, cependant, il faudra attendre avril, le temps qu'un maximum d'éditeurs obtiennent leur homologation DMP. Et qu’ils modifient leurs logiciels pour les rendre conformes au cadre d'interopérabilité de l'Asip. A ce jour, seuls trois éditeurs le respectent (Cegedim, Hellodoc et Axilog). Mais ils seraient 80 déjà à être candidats à l’homologation.
Un premier trimestre consacré aux tests

En fait, le premier trimestre de l’année 2011 sera celui des tests, puisque trois CHU et quelques dizaines de médecins vont « vérifier la perception des patients et, notamment, la pertinence des brochures d’information qui leur sont consacrées. Ils remonteront également des éléments sur l’ergonomie et le fonctionnement du système », explique Jean-Yves Robin, le directeur de l’Asip.
En avril, sera donné le coup d’envoi des premiers grands déploiements. Trois types de flux seront visés, tous critiques en terme de coordination des soins : « Ceux de l’hôpital, déjà. Ceux des plateaux techniques, ensuite, la radiologie et la biologie étant de gros producteurs de documents. Ceux de la médecine de ville, enfin, car si le médecin traitant n’est pas un gros producteur, il sera un grand consommateur de ces documents, notamment pour assurer ses prescriptions », rapporte Jean-Yves Robin.
Le partage interpraticien en ligne de mire

Ces déploiements, animés par les ARS (Agence régionale de santé) et les maîtrises d’ouvrage locales, devraient répondre à une logique territoriale, en ciblant plusieurs établissements d’une même zone géographique cohérente (hôpital, professionnels de santé, laboratoire de biologie, plateau technique de radio…).
Au-delà de l’aspect technique, la mayonnaise du DMP ne prendra que si ce dernier apporte une réelle plus-value dans la coordination des soins. L’objectif est affiché. il s'agit de : « passer d'une pratique de dialogue singulier, d’un face à face dans le secret entre le médecin et son patient, à une pratique beaucoup plus coopérative, plus transversale, ou un ensemble de professionnels de santé saura réunir leur compétences pour délivrer de meilleurs soins. Le DMP contribuera à cette évolution. »
Vers des services additionnels

Avec le temps, des services additionnels viendront se greffer sur le dossier médical personnel. Le dossier communicant de cancérologie sera ainsi l’un des premiers à s’appuyer sur le DMP. Par ailleurs, fin 2011, ce dernier devrait interagir avec le dossier pharmaceutique. Autre évolution prévue : après la visualisation du parcours de soin, que propose désormais le DMP, il s’agira dans un second temps de l’ouvrir à des fonctions de planification de ce parcours.
L’Asip reste prudente et assez vague sur les objectifs de volumétrie. Elle espère cependant de 1 à 2 millions de dossiers d’ici la fin de l’année. « Mais je préfère en avoir 500 000 pour lesquels des professionnels de santé actifs jouent véritablement un rôle de coordination entre l’hôpital, les plateaux techniques et les médecins traitant que 2 millions quasiment vides. »
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Admin91
Vous ne parlez pas beaucoup du droit d'accés, de qui pourra avoir accès à ce dossier. Qui autorisera ces gens à accéder à notre dossier, de façon permanente ou au coup par coup, de notre accès à notre dossier, à celui de nos enfants, de notre conjoint, etc... Quels niveaux de confidentialité y aura t'il, tous les professionnels n'ont pas besoin de connaitre la totalité des rubriques du dossier Beaucoup de questions sont pendantes, qu'en est il ?.
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