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Prendre la direction d'une DSI n'est pas chose aisée. Les équipes attendent beaucoup d'un nouveau manager informatique, tout en le percevant parfois avec méfiance. Il n'a que quelques mois pour faire ses preuves auprès de la direction et se faire accepter de tous.
1. Rester humble
Un nouveau manager se retrouve toujours dans une position de débutant. “ Dans une carrière, une prise de fonction est une rupture ”, souligne Robert Bentz, consultant, formateur et accompagnateur de dirigeants. Une réunion de service est pour lui l'occasion de se présenter et d'expliquer son parcours et ses motivations. L'idéal est de recevoir ensuite chaque collaborateur pour faire connaissance. Les tête-à-tête permettent d'évaluer les attentes de l'équipe, qui ne correspondent pas forcément à celles de la hiérarchie. Le nouveau responsable a donc intérêt à affirmer que sa porte reste ouverte.
2. Observer avant d'agir
Savoir ce que la direction attend de lui, connaître sa feuille de route et ses objectifs sont des préalables indispensables. En général, ces points sont abordés lors des entretiens d'embauche mais à son arrivée au sein de l'équipe informatique, le nouveau DSI doit d'abord analyser l'organisation existante. Mieux vaut éviter de s'accrocher aux anciennes habitudes et de comparer la situation avec ce qui se pratiquait dans sa précédente société. Au contraire, il est recommandé de savoir s'adapter tout en faisant preuve d'innovation. Pour être accepté, il est aussi important d'être soutenu par la direction et, idéalement, d'être présenté par son prédécesseur. Ce fut le cas pour François Brousse, DSI de la Caisse nationale d'assurance vieillesse : “ Peu avant son départ, la précédente DSI m'a associé à un séminaire d'encadrement qu'elle avait organisé. ”
3. Prendre des décisions rapidement
Les premières actions d'un manager informatique sont toujours complexes. Il doit obtenir des résultats immédiats pour crédibiliser son poste vis-à-vis de la direction générale, et garantir le fonctionnement de l'existant tout en initiant des changements. Pour Jean-Louis Dao, DSI de Sida Info Services, “ la première chose à faire est de bien analyser ce qui est réalisable avec le moins d'impact possible sur l'existant. Un audit identifie les ressources clés de la structure, ainsi que les points de faiblesse du système d'information. ” Marc Arione, DSI du groupe Haulotte depuis 2009, a proposé aux 20 membres de son équipe une autoévaluation de “ la maturité ” de la DSI sur trois domaines (pilotage, opérationnel, support), divisés en une dizaine de thèmes chacun (gestion du budget et des incidents, assistance aux utilisateurs…). Il s'en est servi ensuite pour fixer avec la direction générale des objectifs et un plan d'amélioration.
4. Imposer son style de management
Qu'il arrive ou non dans une situation de crise, le DSI ne doit pas hésiter à entreprendre des actions rapidement. “ Le nouveau manager a entre quelques semaines et six mois pour imprimer son empreinte ”, estime Robert Bentz. Imposer son style ne signifie pas détruire ce que les prédécesseurs ont réalisé. Pour Jean-Louis Dao, il s'agit d'“ être soi-même, avec ses qualités et ses défauts, et de maîtriser son stress sans le transmettre à son équipe, en ayant confiance dans ses projets ”. Gildas Chauveau de Vallat, DSI du groupe Valophis, conseille de garder la main sur un ou deux projets, “ parce que l'équipe a besoin de voir son DSI à l'action sur des sujets concrets. ”
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