E-Commerce : beaucoup d'acheteurs, mais peu de vendeurs en ligne

Les entreprises françaises vendent encore peu leurs produits sur internet.
Seules 12 % des entreprises hexagonales disposent d’une offre d’e-commerce. Un chiffre à comparer aux 14 % des sociétés européennes qui vendent leurs produits en ligne, et aux 26 % des entreprises belges. Pourtant, « même si un investissement est nécessaire au départ, un site marchand est une source d’économies pour l’entreprise, notamment en temps de traitement, puisque la commande est saisie par le client », explique Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, la Fédération du commerce électronique et de la vente à distance. Selon le rapport du cabinet London Economics effectué pour le Parlement européen, les freins à la mise en place d’un site d’e-commerce par les entreprises sont liés, en premier lieu, au sentiment que ce type de transaction n’est pas pertinent pour leur marché. Viennent ensuite les coûts de développement et de maintenance du site web, la peur de la fraude, et le manque de compétences techniques.
De nouveaux marchés pour ceux qui se lancent

Les entreprises qui se lancent dans l’aventure ont pourtant l’avantage de voir diminuer leurs coûts de distribution et leur impact environnemental. Et, elles ont ainsi accès à des marchés qui ne leur seraient pas nécessairement accessibles. Si, l’e-commerce est difficile à mettre en œuvre sur l'ensemble des pays européens pour les grands comptes dont les processus sont très industrialisés, c’est une réelle opportunité pour les TPE et les PME qui ont de plus faibles volumes à gérer. L’e-commerce transfrontalier comporte cependant de nombreux obstacles : la barrière de la langue (au niveau du marketing ou du service après-vente), les problèmes de disparités réglementaires entre pays membres, etc. Il serait cependant dommage de ne pas pleinement profiter d’un marché de plus de 400 millions d’habitants, surtout que « les différences culturelles sont moins insurmontables que ce que l’on pensait », se félicite Marc Lolivier.
Une bonne marge de progression pour la France
Par contre, du côté des achats en ligne, la France est bien placée par rapport à ses voisins européens. En 2010, 57 % des consommateurs français ont acheté en ligne des biens de consommation (contre 40 % en moyenne en Europe). Et « la marge de progression reste importante », assure Marc Lolivier. Surtout que le développement de l’e-commerce est lié à la pénétration d’internet, et que l’Hexagone est loin d’être parmi les premiers pays en nombre d’internautes. De plus, « les échanges B to B sont en retard en France. Hors achat de voyages et de fournitures de bureau, les entreprises hésitent encore à acheter en ligne. » Parmi les freins rencontrés, les procédures d’achats. En effet, les systèmes de validation sont encore souvent manuels, très hiérarchisés et donc difficilement compatibles avec des achats dématérialisés.