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Le Laboratoire Éclair suit la déferlante du cinéma numérique. Il fait appel à Silicon Graphics pour satisfaire l'explosion de sa capacité de stockage.
Centenaire cette année, le Laboratoire Éclair fait partie de l'histoire du cinéma français. Principal laboratoire de développement, de traitement et de tirage de pellicules cinématographiques de l'Hexagone, il a été le premier concerné par le passage des films en numérique. ' Nous avons commencé à troquer nos bains chimiques pour des disques durs dès 2002 ', se souvient Philippe Mouton, le directeur technique vidéo et numérique. Selon lui, il s'agissait alors d'anticiper suffisamment tôt une mutation prochaine du marché, avant que la demande ne devienne tangible. ' Nous nous sommes laissé le temps d'essuyer les plâtres. Heureusement, car si nous avions bien cerné nos besoins en capacité (un long-métrage représente 125 000 images non compressées de 12 Mo, soit 1,5 To qu'il faut multiplier par trois pour l'original, la copie de travail et l'épreuve finale), nous avons, en revanche, totalement sous-estimé l'importance de la fiabilité. Nous étions allés au plus simple, avec un PC Windows bardé de cartes contrôleurs et de disques IDE bon marché, pour partager 14 To en réseau. Au bout de quelques mois, le résultat était sans appel : les disques tombaient en panne les uns après les autres et les accès étaient d'une lenteur rédhibitoire. 'À l'époque, la postproduction numérique ne concernait que la restauration de vieux films. Aujourd'hui, elle s'applique à 40 % des nouveaux films. En 2002, le Laboratoire Éclair n'est pourtant déjà plus un profane en informatique. Régulièrement mis à contribution pour des traitements graphiques un peu plus poussés que le simple étalonnage (du gommage de câbles à l'incrustation d'éléments de synthèse), il utilise, depuis 2000, des stations de travail Unix de marque Silicon Graphics.
Une offre originale
Très satisfait de leur qualité, il a maintenant l'idée de se tourner vers le même fabricant pour résoudre son problème de stockage. ' À l'épreuve, la réputation de ces machines n'était pas surfaite. D'ailleurs, nous les utilisons encore aujourd'hui. Et, comme le fabricant nous les avait vendues avec un SAN dédié [un serveur Unix Origin 200 pour l'administration, accompagné d'une baie de 1 To, Ndlr], nous lui avons demandé s'il avait une solution similaire pour bâtir le stockage centralisé de nos huit PC de postproduction. Il en avait une, immédiate et très simple, qui consistait à relier nos PC au serveur existant et à le munir de plus de disques. Et lorsque nous avons compris que cette configuration offrait des avantages exclusifs, nous avons retrouvé le sourire. ' Silicon Graphics ne construit pas lui-même ses solutions de stockage. Il reconditionne, sous sa marque, les baies de LSI et les accompagne d'un serveur administratif. Patrice Gommy, directeur marketing Europe de SGI, explique l'originalité qui caractérise l'offre : ' Les postes de travail sont à la fois connectés en FC à la baie de stockage et en réseau au serveur. Celui-ci gère les droits et, dans le cas présent, partage tout l'espace de la baie sur le réseau. Il est vu comme un NAS. En revanche, une fois qu'ils sont négociés, tous les accès se font directement entre les postes et la baie, pour optimiser les performances. ' Techniquement, la solution repose sur le système de fichiers CXFS de Silicon Graphics, dont un agent s'installe sur chaque poste de travail. Pour Philippe Mouton, le partage de tout l'espace était essentiel : ' Dans une chaîne de postproduction comme la nôtre, les intervenants planchent tous sur tous les projets, pour des raisons de délais et de répartition des tâches. 'La solution adoptée se fonde alors sur une baie SGI TP9500 de 14 To en disques S-ATA (elle occupe une étagère rack entière), reliée aux PC et au serveur en FC par l'intermédiaire d'un commutateur Brocade, lequel assure des liaisons individuelles à 2 Gbit/s. ' Cette installation a été immédiatement opérationnelle, se souvient Philippe Mouton. Nous avons été tellement satisfaits de sa fiabilité, que nous avons entrepris, au bout d'à peine six mois, de traiter simultanément quatre films en numérique au lieu de deux. Faire grimper la capacité à 25 To a été d'une simplicité désarmante, il a suffi d'ajouter de nouvelles briques de disques. En revanche, l'unique contrôleur commençait à avoir du mal à suivre tous les accès concurrents. Début 2004, nous avons donc connecté les disques à un contrôleur supplémentaire et, dans le même esprit d'optimisation, nous avons remplacé le serveur par un modèle plus costaud. Il s'agissait en l'occurrence d'un Origin 300, avec deux processeurs Mips au lieu d'un seul ', précise le directeur technique.
Une capacité de stockage qui atteint 40 To
Petit à petit, la solution évolue avec la croissance des commandes passées pour la postproduction numérique. La capacité de stockage atteint aujourd'hui 40 To et un second Origin 300 a été intégré pour fluidifier les opérations. Philippe Mouton ne regrette pas le moins du monde d'avoir fait appel à Silicon Graphics pour partager du stockage entre plusieurs postes Windows : ' La solution fonctionne parfaitement et leur savoir-faire a dépassé nos espérances. Je suppose qu'il a été rodé dans le monde très exigeant des supercalculateurs ; ils ont tout de même la Nasa comme client ! SGI a aussi la particularité d'être un constructeur à taille humaine : nos interlocuteurs sont les mêmes depuis sept ans et ils sont très à l'écoute. Nous sommes suffisamment fidélisés pour ne pas avoir eu envie de changer lorsque Sun est venu nous faire des offres. ' Serein, il conclut : ' D'ailleurs, nous allons encore améliorer notre système de stockage. SGI dispose d'un serveur de partage Altix 450 avec dix processeurs et des baies DDN qui gèrent quatre accès simultanés à 300 Mo/s. Cela nous tente bien. '
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